France

A Istres, Emmanuel Macron veut sauver les meubles après la démission du général de Villiers

Au lendemain de la démission fracassante du chef d'état-major des armées, Emmanuel Macron s'est évertué à reconquérir le cœur et les esprits des militaires, multipliant les hommages et les assurances budgétaires.

Emmanuel Macron est arrivé dans la matinée du 20 juillet à la base aérienne 125 d'Istres (Bouches-du-Rhône), accompagné du nouveau chef d'état-major François Lecointre. Après la démission du chef d'état-major des armées, le 19 juillet, le président a multiplié les hommages aux militaires.  

Je ne laisserai personne dire que des choix budgétaires se font aux dépens de votre sécurité. C'est faux. J'en serai le garant

«Votre engagement, l'engagement de l'armée de l'air comme celui de toutes les armées est nécessaire et je le respecte profondément, [...] je sais ce que la Nation vous doit», a insisté Emmanuel Macron, assurant les militaires de sa «profonde estime» et de sa «confiance».

«Je veux que vous ayez les moyens de vos missions», a déclaré le chef de l’Etat dans son discours. Le président de la République a réaffirmé par ailleurs que le budget de la Défense serait porté à 34,2 milliards d'euros en 2018, précisant qu'aucun budget autre que celui des armées ne serait augmenté cette année-là. Un argument de poids censé rassurer les militaires inquiets de la situation budgétaire de la Défense.

Emmanuel Macron a également réaffirmé sa volonté de porter l'effort de défense à 2% du PIB d'ici à 2025, une de ses promesses phares durant la campagne présidentielle.

«Le ministère des Armées n'est pas un ministère comme les autres parce que des vies sont engagées au quotidien», a-t-il encore observé avant d'ajouter : «Je ne laisserai personne dire que des choix budgétaires se font aux dépens de votre sécurité. C'est faux. J'en serai le garant.»

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Le chef de l'Etat a également fait savoir qu'en 2017, le montant de la loi de finances initiale serait respecté. S'il y a une «contribution des armées à la solidarité nationale», [à hauteur de 850 millions d'euros], ces décisions de gestion n'auront, selon le président «aucun impact, ni sur la stratégie, ni sur les capacités, ni sur l'effort de défense».

Emmanuel Macron a récemment annoncé d'importantes coupes budgétaires à hauteur de 850 millions d'euros imposées à la Défense.

En désaccord avec le chef de l’Etat sur ces coupes budgétaires, le général Pierre de Villiers a démissionné le 19 juillet de son poste de chef d'état-major des armées, un geste sans précédent sous la Ve République qui a marqué la première crise ouverte du quinquennat d'Emmanuel Macron.

«Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français», a déclaré le général dans un communiqué. Il s'était auparavant exprimé à huis clos à l'Assemblée nationale, où il avait assuré que la situation n'était «pas tenable».

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