France

«Faute irresponsable» : la classe politique fustige Macron après la démission du général de Villiers

La démission du chef d'état-major des armées a vivement fait réagir les politiques français, qui ont rendu hommage à la décision du général Pierre de Villiers, et condamné les coupes budgétaires menées par le gouvernement.

Pour Florian Philippot, la démission du chef d'état-major des armées annoncée lors du conseil restreint de Défense du 19 juillet est «une mauvaise nouvelle pour l'armée et la Nation». «Macron choisit l'irresponsable sacrifice budgétaire», a-t-il ajouté. 

«Cette démission illustre les dérives très graves et les limites très inquiétantes de Monsieur Macron, aussi bien dans son attitude que dans sa politique», a affirmé la présidente du Front national dans un communiqué.

«Humilier devant ses troupes un homme comme le général de Villiers n'est pas digne d'un vrai chef des Armées. Sabrer dans le budget de la Défense, au mépris de sa propre parole et des dangers du monde, n'est pas digne d'un chef d'Etat lucide et responsable», a-t-elle poursuivi.

Le député du Gard Gilbert Collard, estime pour sa part que la démission du général est «une claque dans la figure prétentieuse» d'Emmanuel Macron.

«Le départ du Général de Villiers restera comme une tache sur le quinquennat d'Emmanuel Macron. A cause de lui, nos armées sont en danger», a déclaré le président de Debout la France.

«Le général part dans l'honneur», a ajouté Nicolas Dupont-Aignan.


Les Républicains

Le député des Alpes-Maritimes Les Républicains (LR) Eric Ciotti a dénoncé une «faute irresponsable» du président, qui «préfère» le ministre du Budget au chef d'état-major des armées. 


Le président du Sénat, Gérard Larcher (LR) a estimé que le général avait «servi la Nation jusqu'au bout avec courage et dignité».

«Le général de Villiers agit en homme d'honneur, face à un président qui désarme le cœur régalien de l'Etat», a déclaré le député de l'Yonne Guillaume Larrivé (LR).

Le Parti Socialiste

L'ancien président de la commission des lois et ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a souligné que cette démission révélait que le chef de l'Etat ne reconnaissait pas au Parlement «le droit d'être informé».


Député PS des Deux-Sèvres, Delphine Batho a affirmé que la démission du «lanceur d'alerte» était «grave pour nos armées et pour le Parlement qui vote la loi de finances».

Stéphane Le Foll, ex-ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement sous François Hollande, a salué «un grand soldat», doté «d'une très grande intégrité». 


La France insoumise

«La démission du général de Villiers est une preuve cinglante d'échec de la politique de Macron et de sa méthode brutale», a dénoncé Alexis Corbière, député de Seine Saint-Denis. Il n'avait fait «que son devoir», a-t-il estimé.


Autre député La France insoumise de Seine Saint-Denis, Bastien Lachaud s'est aussi offusqué du sort du général. «Sous Macron, un chef d'état-major des armées ne peut plus s'exprimer librement devant l'Assemblée nationale sans devoir démissionner. Merci à lui de l'avoir fait».

Le général avait, devant la commission de la Défense à l'Assemblée, émis de sérieuses réserves au sujet des 850 millions d'euros d'économies réclamées cette année aux armées, et assuré qu'il ne se laisserait pas «baiser» par Bercy. Une sortie sévèrement réprimandée par le président de la République.

Plusieurs personnalités politiques, de Jean-Luc Mélenchon à Florian Philippot en passant par les ténors de la droite ainsi qu'un député socialiste, avaient alors dénoncé le traitement réservé au chef d'état-major des armées par Emmanuel Macron. 

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