Dire que le Fonds monétaire international (FMI) est enthousiaste face aux réformes économiques prévues par Emmanuel Macron et son gouvernement serait un euphémisme. L'institution, dirigée par la Française Christine Lagarde, vient en effet de publier, dans les conclusions de sa revue annuelle de l'économie française publiée ce 17 juillet, une vision plus que positive des politiques annoncées par le président français.
A en croire le FMI, le quinquennat d'Emmanuel Macron offrirait à la France une «opportunité exceptionnelle» pour se réformer. Il va même jusqu'à revoir à la hausse ses prévisions de croissance de 2017 pour l'Hexagone : celles-ci passent de 1,4% à 1,5%, mais restent toujours en-deçà des 1,6% prévus par l'INSEE et sur lesquels le gouvernement s'appuie officiellement pour élaborer ses réformes.
Parmi les obstacles principaux à une économie dynamique que diagnostique l'institution internationale : un marché du travail pas assez souple, des finances publiques grevées par une dette trop lourde et une fiscalité mal orientée. Or le FMI estime que le président de la République prend jusqu'ici une bonne direction pour remédier à ces maux qui freinent la croissance française. Le «solide mandat politique dont dispose Emmanuel Macron» rend possible «un paquet de réformes courageuses et complètes» veut croire le FMI.
Le FMI applaudit les coupes budgétaires et la flexibilité du travail
Une mention spéciale est accordée à Emmanuel Macron par le FMI en matière de finances publiques. La réduction drastique des dépenses annoncée par le gouvernement, qui affiche pour objectif de ramener le déficit public à 0,5% du PIB, est qualifiée d'«appropriée» par le FMI. Ce dernier précise qu'il est «vital de mettre en œuvre de profondes réformes de dépenses à tous les niveaux des administrations publiques, y compris les collectivités territoriales», le jour même où Emmanuel Macron annonce une réduction colossale de 13 milliards d'euros dans le budget de ces dernières.
Sur le sujet du marché du travail, le FMI salue la réforme «vaste et ambitieuse» en faveur de la flexibilité des entreprises, ainsi que la refonte de l'assurance-chômage annoncée par l’exécutif. Même satisfecit concernant l'imposition du capital : les baisses de charges et d'impôts sur les sociétés et la réforme de l'ISF «devraient stimuler l'investissement et la croissance de l'emploi», estime le FMI.
La politique annoncée par Emmanuel Macron, si elle est appliquée, s'inscrit donc pleinement dans la ligne des recommandations de l'institution de Washington. Celle-ci se permet néanmoins quelques suggestions, comme l'instauration de «mesures d'incitation pour retarder le départ à la retraite». Une piste quant à la prochaine réforme qu'annoncera l'exécutif ?
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