France

Pour Laurent Wauquiez, Emmanuel Macron n'a pas d'idéologie, pas de boussole et pas de valeurs

Dans une interview au Monde, le vice-président des Républicains (LR), Laurent Wauquiez, s'est montré sévère à l'égard d'Emmanuel Macron, estimant que le chef de l'Etat et sa majorité étaient tout à fait inconsistants idéologiquement.

«[Emmanuel Macron n'a] pas d'idéologie, pas de boussole, pas de valeurs», a martelé le vice-président du Parti Les Républicains (LR) et président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, dans une interview publiées dans les colonnes de nos confrères du Monde. Il y estime notamment que la dimension régalienne du chef de l'Etat est d'un vide abyssal. 

«Regardez les questions militaires [...] Depuis son élection, il a fait de belles images en descendant dans un sous-marin nucléaire. Une semaine après, il a réalisé la coupe la plus claire dans le budget des armées», a poursuivi Laurent Wauquiez en référence aux 850 millions d'euros d'économies demandés à la Défense en 2017.

Le chef de l'Etat et sa majorité «changent régulièrement de posture car ils n'ont pas de colonne vertébrale», estime par ailleurs le président du conseil régional.

«Pour le moment, on vu beaucoup de sourires, de poignées de main très commentées, de parties de tennis sur le pont Alexandre III, des photos scénarisées... Ça ne remplacera jamais une vision politique pour la France», a asséné celui qui est présenté par la presse comme le favori pour accéder à la présidence des Républicains.

L'autre problème de Macron est le divorce des deux France face à la mondialisation

Laurent Wauquiez lui reproche en outre de ne pas combattre davantage la radicalisation islamique qui touche un certain nombre de ses concitoyens. «Monsieur Macron n'évoque jamais l'invasion de la barbarie islamiste dans les cerveaux. Il ne veut pas voir la réalité de l'islamisme radical, il est dans le déni», juge ainsi Laurent Wauquiez.

«L'autre problème de Macron est le divorce des deux France face à la mondialisation. Il comprend parfaitement la France qui réussit, celle des métropoles, il est à l'aise dans un hôtel de start-up à Paris ou à Las Vegas. Mais il ne s'est jamais adressé à l'autre France, celle des ouvriers et des classes moyennes. Son expression sur les Français "qui ne sont rien" est révélatrice car elle lui vient naturellement, elle surgit du fond de son cortex. C'est l'équivalent des "sans-dents" de François Hollande», renchérit l'homme de droite.

Dans son interview, il s'attaque également aux membres des Républicains qui ont rejoint le gouvernement. Pour lui, ces derniers sont «dans une errance» et n'ont réussi à imposer aucun changement dans le programme de l'exécutif. «Nous avons assisté à un débauchage de personnalités qui ont renoncé à leurs convictions, comme par exemple Bruno Le Maire, qui a préconisé la baisse de la CSG pendant sa campagne des primaires et va maintenant l'augmenter. Edouard Philippe, lui, n'est aujourd'hui pas quelqu'un de droite», conclut Laurent Wauquiez.

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