Un Arménien de 43 ans, titulaire d'une carte d'invalidité et deux fois hospitalisé en 2006 et 2007 pour schizophrénie, a percuté les barrières avec son 4X4 et traversé le terre-plein grillagé protégeant la mosquée de Créteil, avant de percuter des voitures de fidèles au sortir de la prière, sans faire de blessé.
Selon une source proche du dossier, le suspect a tenu des «propos confus en référence aux attentats» djihadistes qui ont fait 239 morts en France depuis 2015.
Dans la foulée, le parquet de Créteil (Val-de-Marne) a ouvert une information judiciaire pour «tentative de meurtre en raison de l'appartenance supposée des victimes à une religion», «dégradations volontaires» et «mise en danger de la vie d'autrui».
Estimant que les faits avaient été incorrectement qualifiés, l'Union des associations musulmanes de Créteil et son vice-président Moncef Maiz, qui avait tenté d'intervenir le jour des faits, ont adressé le 13 juillet une plainte à la section antiterroriste du parquet de Paris pour «tentative d'assassinat à caractère terroriste».
«L'objectif [du suspect] était de troubler gravement l'ordre public en provoquant l'intimidation ou la terreur des personnes de confession musulmane», est-il écrit dans la plainte rédigée par leur avocat, Yassine Bouzrou, qui estime ainsi constituée la circonstance aggravante terroriste.
«La non-saisine du parquet antiterroriste est une décision dangereuse car cela revient à opérer une distinction non prévue par la loi entre les victimes du terrorisme», a déclaré maître Bouzrou à l'AFP. «Le problème psychiatrique ne doit pas avoir d'influence sur la qualification pénale», a-t-il ajouté.
La garde à vue de l'automobiliste a été interrompue pour qu'il soit hospitalisé d'office en raison de ses propos délirants et incohérents, selon les investigations.