France

PSA recourt à un hélicoptère pour faire sortir sa production de l'usine bloquée par les GM&S

Un hélicoptère est utilisé sur le site de PSA à Sept-Fons dans l'Allier, suite au blocage par des salariés de l'usine GM&S. Le constructeur avait dénoncé une «agression», le ministre de l'Economie a appelé à lever «immédiatement» le blocage.

«C'est la main tendue qui se retrouve agressée», a dénoncé le directeur des achats de PSA, Yannick Bézard, évoquant lors d'une conférence téléphonique le blocage d'un site de PSA par les ouvriers de l'usine GM&S de La Souterraine dans la Creuse, qui fait l'objet d'une procédure de liquidation avec poursuite de l'activité jusqu'au 21 juillet. Il a ensuite déclaré que PSA, qui s'est engagé à des commandes régulières et soutient une reprise du site par le groupe GMD, se posait «de sérieuses questions» quant à ses engagements vis-à-vis de GM&S.  

Lors de la séance de questions au gouvernement, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a appelé à lever «immédiatement» le blocage du site. «Nous faisons le maximum pour assurer la pérennité du site, nous avons obtenu des promesses de contrats à 22 millions de Peugeot et Renault. Nous avons aidé à régler les problèmes de sécurité et de dépollution», a-t-il argué.

Au même moment, le groupe automobile PSA a annoncé qu'il avait recours à un hélicoptère pour faire sortir sa production du site industriel de Sept-Fons (Allier), bloqué par les salariés de l'équipementier GM&S.

«Du fait de l'absence d'action de déblocage résultant de l'inaction des pouvoirs publics, nous sommes dans l'obligation d'engager des moyens exceptionnels et coûteux pour alimenter nos sites de production en France», a déclaré un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

L'équipementier automobile GM&S Industry, qui fabrique des pièces pour plusieurs constructeurs automobiles, a été placé en liquidation judiciaire avec prolongation de l'activité par le tribunal de commerce de Poitiers jusqu'au 21 juillet. Une audience prévue le 19 juillet déterminera si l'usine peut encore bénéficier d'un sursis ou doit être définitivement liquidée. Cette procédure permet de garantir leurs salaires aux employés le temps que soit examinée l'offre de reprise proposée par GMD, qui prévoit une reprise mais avec 120 employés contre 255 actuellement. 

Les délégués du personnel de l'usine ont d'ores et déjà exprimé leur insatisfaction devant cette proposition : «120 emplois, c'est beaucoup trop peu, on sait très bien que ce site n'aura pas une pérennité dans les années à venir en étant à 120», a déclaré Yann Augras, élu CGT et secrétaire du CE.

Les salariés de GM&S ont menacé de détruire leur matériel si la pérennité de l'usine n'était pas garantie. Des menaces suivies d'actes, les salariés avaient ainsi détruit une armoire électrique et un élément d'une machine en mai et provoqué un départ d'incendie dans les ateliers en juin.

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