France

«Au ras des pâquerettes» : l'opposition étrille le discours d'Edouard Philippe à l'Assemblée

Après les propos aériens d'Emmanuel Macron à Versailles, c'était à Edouard Philippe de rentrer dans les détails techniques, en abordant point par point l'action à venir du gouvernement. Et c'est point par point que quelques politiques l'on attaqué.

Suppression du très décrié Régime social des indépendants (RSI), réduction du taux d'imposition, réforme du bac... le grand oral du Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée tenait un peu de l'inventaire à la Prévert. «Ca sera un discours de la méthode, un discours politique d'exécution : ce qu'on va faire, comment on peut le faire et, ce qu'a déjà largement expliqué le président, pourquoi on va le faire. C'est, même si le terme est souvent galvaudé, un discours pédagogique», avait promis le chef du gouvernement lors d'un séminaire gouvernemental à Nancy le 1er juillet. Mais pour certains, il faudra sans doute un peu plus de pédagogie.

C'est le cas des députés de la France insoumise, lesquels avaient boudé le discours d'Emmanuel Macron à Versailles, et qui ne sont toujours pas convaincus de la réforme du droit du travail annoncée. Les députés mélenchonistes avait préparé une petite opération de com' : pendant qu'Edouard Philippe déroulait ses mesures programmatiques phares, les «Insoumis» ont ainsi chacun arboré un exemplaire du code du travail. Effet garanti, l'image est devenue virale sur les réseaux.

Dans l'autre front, le national, Marine Le Pen n'a trouvé aucune qualité que ce soit au discours du Premier ministre. «Autant on a eu un show aérien hier [le 3 juillet], avec le président de la République, autant aujourd'hui on était totalement au ras des pâquerettes», a lancé la présidente frontiste dans les couloirs de l'Assemblée après la prestation d'Edouard Philippe.

Florian Philippot, lui, s'est fait plus précis, voyant dans les mesures exposées par le Premier ministre une soumission aux exigences de l'Union européenne.

Valérie Boyer, députée des Républicains (LR) a pour sa part repéré que la promesse de baisser la taxe d'habitation était différée, mais pas l'augmentation de la CSG, laquelle pèse sur les bulletins de paie.

Christine Boutin s'est, elle, insurgée contre la vaccination obligatoire des enfants – pas moins de 11 à partir de 2018, y voyant une preuve de la connivence entre le gouvernement et l'industrie pharmaceutique.

Un point de vue partagé par l'unique député de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, qui qualifie la vaccination obligatoire de «scandaleuse».

Les 313 députés de La République en marche, ont eux en revanche beaucoup apprécié le discours d'Edouard Philippe ponctuant ses propos de nombreux applaudissements, parfois même mal à propos. Un enthousiasme qui a dépassé les clivages partisans puisque le gouvernement a obtenu la confiance de l'hémicycle à 370 voix contre 67.

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