France

La France insoumise manifeste à Paris contre le «coup de force» de Macron au Congrès (VIDEO)

Après l'intervention fleuve du président à Versailles, boycottée par La France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon s'est donné rendez-vous place de la République à Paris afin de dénoncer le discours du président.

Les parlementaires de la France insoumise, qui avaient décidé de se «rebeller» et de ne pas assister à l'intervention du président de la République à Versailles, ont organisé une manifestation à Paris afin de contester ce qu'ils estiment être un «coup de force» d'Emmanuel Macron.

Sur les réseaux sociaux, le leader du parti Jean-Luc Mélenchon avait déjà fustigé le discours du président. «Interminable pluie de truismes à Versailles. Faux marbre, bonapartisme surjoué, européisme bêlant, ennui mortel», avait commenté le leader de la France insoumise sur son compte Facebook.

«Nous n'y sommes pas allés [au Congrès], parce que nous avons parfaitement compris le message», a expliqué à Jean-Luc Mélenchon devant ses partisans.

«Quand le président de la République parle avant que le Premier ministre ne l'ait fait lui-même devant l'Assemblée nationale, il se passe quelque chose d'important dans l'ordre institutionnel», a-t-il développé, en allusion au choix d'Emmanuel Macron de s'exprimer à la veille de la déclaration de politique générale d’Édouard Philippe.

«L'ordre républicain aurait voulu que d'abord le Premier ministre parle, que l'Assemblée vote [la confiance à Edouard Philippe] et puis, s'il le veut absolument, que le chef de l’État fasse connaître sa vision d'ensemble», a-t-il poursuivi, en s'estimant «placé dans la situation qui est celle de la monarchie et rien d'autre». Prédisant que le discours d'Edouard Philippe le 4 juillet serait «une laborieuse répétition par le collaborateur du président de la République», Jean-Luc Mélenchon a vu dans cette situation un «coup de force politique».

Selon le leader de la France insoumise, ce coup de force sera suivi par «un coup de force social», à savoir la réforme du code du travail par ordonnances, et qui se prolonge par un coup de force contre les usages de la démocratie, en allusion au projet de faire entrer l'état d'urgence dans le droit commun via un projet de loi antiterroriste.

Jen-Luc Mélenchon s'est également insurgé contre la proposition d'Emmanuel Macron de réduire d'un tiers le nombre de parlementaires. «Ne vous laissez pas intimider par ce populisme démagogique du chef de l’État. Vous n'avez pas trop de députés. Faites attention à la démagogie antiparlementaire», a-t-il lancé à ses partisans.

Des parlementaires du parti communiste avaient eux tenu un rassemblement en parallèle de l'intervention du président afin de ne pas «cautionner la dérive monarchique du pouvoir».

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