France

Pour vouloir «maintenir Assad», Emmanuel Macron accusé dans Libé de soutenir le terrorisme

Une centaine d'intellectuels et spécialistes français ou syriens ont adressé une lettre ouverte au président de la République pour critiquer son revirement vis-à-vis du président syrien Bachar el-Assad, qu'ils qualifient d«erreur d'analyse majeure».

Dans une tribune publiée le 3 juillet par le journal Libération titrée «Monsieur le Président, maintenir Assad, c’est soutenir le terrorisme», chercheurs, journalistes et écrivains critiquent l'analyse du dossier syrien effectuée par le président français.

Dans un récent entretien au quotidien Le Figaro, Emmanuel Macron avait notamment déclaré qu'il ne voyait pas de «successeur légitime» à Bachar el-Assad, et que ce dernier n'était pas «l'ennemi» de la France, mais, selon lui, celui du peuple syrien.

«C'est une erreur d'analyse majeure qui non seulement affaiblira la France sur la scène internationale mais n'endiguera en aucune manière le terrorisme», estiment les signataires, parmi lesquels on retrouve les chercheurs Ziad Majed, Vincent Geisser ou Leïla Seurat, ainsi que les journalistes Edith Bouvier ou Garance Le Caisne.

«En reconnaissant la légitimité de Bachar el-Assad, alors même que ses crimes sont largement documentés, vous placez la France dans la position d'Etat complice», accusent-ils.

«Vous déclarez vouloir poser deux lignes rouges, "les armes chimiques et l'accès humanitaire". Celles-ci ont été franchies depuis longtemps en toute impunité», prétendent les signataires dans cette tribune, reprenant ainsi les accusations américaines, imputant des attaques chimiques au gouvernement syrien sans apporter de preuves de la responsabilité de ce dernier.

Les signataires reprochent à Emmanuel Macron d'aligner la diplomatie française sur les positions américaine et russe, en donnant «un blanc-seing» au gouvernement syrien au nom de la lutte antiterroriste, alors que selon eux Bachar el-Assad «n'est pas l'ennemi du terrorisme, il en est le promoteur».

Néanmoins, dans cette tribune, les auteurs ne mentionnent à aucun moment les groupes djihadistes tels que Fatah al-Cham (ex-Front al-Nosra), dont la présence est considérable dans les rangs de l'opposition au gouvernement syrien.

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