France

Entre critiques et boycott, Emmanuel Macron réunit les parlementaires à Versailles

Les 825 parlementaires ont été convoqués par Emmanuel Macron à Versailles la veille du discours de politique générale d'Edouard Philippe. Sur fond de critiques, le président devrait aborder les «priorités» de son quinquennat.

Comme annoncé, Emmanuel Macron réunit le Parlement en Congrès ce 3 juillet à Versailles. Une initiative à la fois très attendue et très critiquée, notamment parce que cet évènement a lieu la veille du discours de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe.

Ce discours aux élus de la nation devrait permettre au président français d'afficher les «priorités» de son quinquennat, selon l'Elysée, qui rappelle qu'il s'agit là d'une promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron. D'ores et déjà annoncé comme un «rituel», le discours débutera à 15 heures et devrait durer environ une heure. Il sera ensuite suivi par un débat parlementaire sans vote, auquel le président n'assistera pas.

Le contenu du discours du président de la République reste un mystère. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner évoque néanmoins, du moins sur la forme, un «discours sur l'état de l'Union», comme celui que prononce chaque année le président des Etats-Uni. Autrement dit, le président fixera «les grandes orientations». Le Premier ministre, le lendemain, évoquera leur «mise en œuvre». 

«Comme il ne s'agit pas d'une déclaration de politique générale, le cœur de son discours ne peut pas être la réforme du travail», annonce un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP. L'évolution des institutions pourrait en revanche représenter un «élément important» du propos présidentiel.

Un événement qui suscite de nombreuses protestations

Le choix de réunir les parlementaires en Congrès a été très fortement critiqué à gauche comme à droite, plusieurs députés et sénateurs ayant d'ores et déjà annoncé qu'ils ne feraient pas le déplacement. Certains, comme le député Les Républicains Christian Jacob, ont dénoncé un «pouvoir sans partage» court-circuitant le Premier ministre.

D'autres pointent du doigt un exercice de communication au seul bénéfice d'Emmanuel Macron – s'ils pourront débattre, les parlementaires n'auront pas, en effet, l'occasion de voter ou d'interroger le président. Cette situation, jugée aberrante par les parlementaires communistes et les députés de la France insoumise, pousse ces derniers à boycotter la cérémonie. Les premiers ont appelé à manifester à Versailles, les seconds à Paris. D'autres élus de droite, du Parti socialiste et du Front national, ont également annoncé qu'ils refusaient de se rendre à Versailles.

Au milieu des parlementaires qui écouteront Emmanuel Macron, installés par ordre alphabétique, certains sièges devraient donc rester vides en signe de protestation. La révision constitutionnelle de 2008 introduite par Nicolas Sarkozy a permis la convocation du Congrès par le président – jusqu'alors, il pouvait faire lire un message par le Premier ministre, possibilité dont avaient usé le général de Gaulle, Georges Pompidou ou François Mitterrand.

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