Affiché à l'entrée de ce plan d'eau depuis son ouverture le 24 juin dernier, l'arrêté du maire de Lorette Gérard Tardy, qui n'a pas été soumis à l'approbation du conseil municipal, proscrit «[...] monokini, burkini, voile dissimulant partiellement ou totalement le visage, combinaison». Il est accompagné d’un pictogramme représentant la tête d’une femme vêtue d’un voile, barrée d'un trait rouge.
Saisi d’une plainte pour «discrimination» par la Fédération nationale Maison des Potes - Maison de l'Egalité, le procureur de la République de Saint-Etienne, Jean-Daniel Regnauld, a déclaré à l'AFP qu’il effectuerait «une analyse juridique fine et poussée de la situation» avant de décider d’ouvrir ou non une enquête.
De leur côté, d'autres associations comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ou encore l’Association d’aide administrative, sociale et de lutte contre les discriminations (ADASLCD) ont déclaré pour leur part avoir saisi le tribunal administratif de Lyon, qui doit examiner le 3 juillet, dans le cadre d’un référé-liberté, leur demande d’annulation de l’arrêté polémique.
Dans le cadre de l’exercice du contrôle de la légalité, le préfet de la Loire, Evence Richard, a écrit le 30 juin pour sa part au maire de Lorette pour lui demander de «préciser les fondements juridiques de certaines interdictions». En fonction de la réponse, il a fait savoir à l'AFP qu'il se réservait le droit de saisir également la justice administrative.
Quant au porte-parole de la Grande mosquée de Saint-Etienne, Aldo Oumouden, il a jugé «dangereuse au plan social» cette nouvelle initiative du maire de Lorette.
En juin 2016, notamment, Gérard Tardy avait en effet utilisé les panneaux à messages de la mairie pour inviter ses administrés qui suivaient le ramadan à le pratiquer «sans bruit».
«La République se vit à visage découvert», avait-il encore fait écrire.
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