Le député Front national (FN), Louis Aliot, a refusé de se rendre le 22 juin à une convocation de la police dans l'enquête sur les assistants parlementaires du FN, a appris l'AFP d'une source proche de l'enquête, confirmant ainsi une information de BFMTV.
Le compagnon de Marine Le Pen, élu le 18 juin député dans les Pyrénées-Orientales, devait être entendu par l'office anticorruption à Nanterre. Le FN est soupçonné d'avoir mis en place un système pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés.
Louis Alliot, qui vient de perdre automatiquement son siège d'eurodéputé après son élection à l'Assemblée nationale, fait partie des élus européens du FN, dont Marine et Jean-Marie Le Pen, qui sont visés par l'enquête ouverte en France en 2015 et qui porte sur une quarantaine d'assistants.
Elus députés à l'Assemblée nationale, Louis Aliot et Marine Le Pen jouissent d'une immunité pour la durée de la session du Parlement et ne peuvent être contraints à se rendre à une audition dans ce dossier.
Le 10 mars dernier, Marine Le Pen, arguant de son immunité d'eurodéputé, avait refusé de se rendre à une convocation en vue de sa possible mise en examen pour abus de confiance au sujet des salaires versés à son chef de cabinet au FN, Catherine Griset, elle-même mise en examen pour recel.
Le Parlement européen estime désormais son préjudice potentiel à cinq millions d'euros, pour la période du 1er avril 2012 au 1er avril 2017. Une précédente estimation en septembre 2015 évaluait ce préjudice potentiel à 1,9 million d'euros. Les services du Parlement s'appuient sur l'enquête en cours et les rapports du gendarme antifraude de l'UE, l'Olaf.
Par ailleurs, et à la suite d'une dénonciation d'une élue FN, le parquet de Paris a ouvert en mars une enquête préliminaire pour «abus de confiance», visant 19 eurodéputés de tous bords, dont deux du MoDem. Depuis, le parquet a lancé le 9 juin une enquête pour «abus de confiance et recel de ce délit» consacrée uniquement au MoDem, qui avait envoyé six élus au Parlement européen entre 2009 et 2014.
Ce dossier a poussé hors du gouvernement trois ministres de la formation centriste : François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard.