France

Les nationalistes corses font une percée aux législatives

Sur l'île de Beauté, les nationalistes ont réalisé une importante percée lors du premier tour des élections législatives. Dans trois des quatre circonscriptions, leurs candidats se sont qualifiés pour le second tour.

Le vote du 11 juin s'inscrit dans la droite ligne de celui des élections territoriales de décembre 2015. Elles avaient vu les nationalistes remporter une victoire historique. Il marque également une nette amélioration par rapport aux législatives de 2012, où les nationalistes s'étaient qualifiés pour le second tour dans deux circonscriptions, sans qu'aucun d'entre eux ne finisse en tête au soir du premier tour.

Cette fois, dans la première circonscription de Haute-Corse, c'est un candidat du parti nationaliste Pé à Corsica, le professeur d'économie Michel Castellani, qui vire en tête avec 30,42% des voix. Le sortant, le Républicain (LR) Sauveur Gandolfi-Scheit, maire de Biguglia, candidat pour un troisième mandat, est en ballotage défavorable avec 21,73%.

En 2012, il l'avait emporté face à un nationaliste au second tour du scrutin, l'actuel président du Conseil exécutif corse Gilles Simeoni.

A Bastia, où il est adjoint au maire, Michel Castellani se place largement en tête avec près de 30% des voix, devant le candidat La République en marche (LREM) François Orlandi.

Dans la 2e circonscription de Haute-Corse, où se trouve notamment Calvi, le candidat indépendantiste Jean-Félix Acquaviva (36,44%), président de l'Office des Transports de la Corse, arrive lui aussi en tête du scrutin. Le candidat La République en marche (LREM), Francis Giudici, arrive loin derrière avec 23,41%, tandis que Stéphanie Grimaldi (LR) n'est pas parvenue à atteindre le second tour.

Le FN s'effondre

A Corte, où se trouve notamment l'Université de Corse, le candidat nationaliste remporte près de 40% des voix. A Venaco, dans le fief du député sortant Divers gauche (DVG) Paul Giacobbi – l'un des principaux soutiens d'Emmanuel Macron sur l'île de Beauté – le candidat LREM ne se place qu'en quatrième position avec 14,67% des suffrages exprimés, tandis que la droite l'emporte avec près de 30%.

Dans la première circonscription de Corse-du-Sud, où le député-maire d’Ajaccio Les Républicains (LR) Laurent Marcangeli ne se représente pas, le parti reste toutefois le grand vainqueur du premier tour. Jean-Jacques Ferrara (LR) est en tête dans la 1ère circonscription (33,50%). Ce chirurgien d'Ajaccio affrontera la candidate de LREM Maria Guidicelli le 18 juin.

Dans la deuxième circonscription, le député sortant Camille de Rocca Serra (LR) est en ballotage favorable avec près de 36% des voix. Il affrontera le troisième candidat nationaliste qualifié pour le second tour sur l'île, Paul-André Colombani, qui a obtenu 29,09% des voix.

Le Front national (FN), dont la candidate Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour de la présidentielle le 23 avril en Corse – une première pour le parti – s'est totalement effondré aux législatives, pour lesquelles il n'avait présenté des candidats que dans les deux circonscriptions de Haute-Corse. Aucun d'eux n'a atteint les 5% des suffrages exprimés. 

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Fin 2015, les nationalistes sont devenus la première force politique de Corse avec l'accession de Gilles Simeoni à la présidence du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale (CTC), le «mini-gouvernement» de l'île, et l'installation de l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni au perchoir de l'Assemblée de Corse.