France

Entre déception et euphorie prudente, les politiques réagissent aux résultats des législatives

Après la diffusion des premières estimations des résultats des élections législatives, qui donnent La République en marche en tête (32,6%), suivi par Les Républicains (20,9%), les réactions commencent à tomber.

Lundi 12 juin

«C’est dire du mal de personne mais je pense que même si une chèvre avait été investie par La République en marche, elle aurait été élue députée», a lancé Gilles Pennelle, candidat Front national éliminé dès le premier tour dans la 6e circonscription d’Ille-et-Vilaine.

«Chancelière Merkel : Mes félicitations sincères à Emmanuel Macron pour le grand succès de son parti au 1er tour. Un vote fort en faveur des réformes», a tweeté le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, Steffen Seibert.

Najat Vallaud-Belkacem, candidate socialiste qualifiée pour le second tour, a appelé la gauche à s'unir autour de sa candidature pour le second tour.

«J'appelle toutes les formations politiques de gauche qui ne se sont pas qualifiées au second tour dans cette circonscription [la 6e circonscription du Rhône] à faire bloc derrière ma candidature», a déclaré l'ancienne ministre socialiste dans une intervention retransmise sur BFMTV.

Dimanche 11 juin

Xavier Bertrand, président Les Républicains (LR) de la région Hauts-de-France, appelle à «tout mettre en œuvre pour faire barrage aux candidats de l’extrême-droite», au second tour des élections législatives.

«Stop les mauvais joueurs ! La participation est certes historiquement basse. Mais la victoire de En Marche est tout simplement écrasante..», estime pour sa part le philosophe à la chemise ouverte, Bernard-Henri Levy.

«Le PS est très clairement mort», lance Jean-Marie Le Guen, ancien ministre socialiste et proche de Manuel Valls, sur LCI. «C’est un échec définitif du Parti socialiste, on voit bien qu’il ne se relèvera pas de cette situation», poursuit-il.

Interrogé sur BFMTV, il appelle les socialiste à fonder un groupe au sein de La République en marche.

Selon les premières estimations, les socialistes obtiendraient de 9 à 10,2% des suffrages au plan national.

«C'est très décevant. Il doit y avoir une espèce de lassitude. Monsieur Macron est un hypnotiseur, il a endormi tous les électeurs», lance Gilbert Collard, candidat FN dans le Gard, sur France 2.

Ancien ministre dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sous la présidence de François Hollande, François Lamy, éliminé dès le premier tour, est lapidaire. «Dans cette soirée de Berezina pour la gauche, un grand merci à Francois Hollande et Manuel Valls...#mercipourcesmoments», tweete-t-il.

Alain Juppé parle de «vague en faveur du président de la République», dont il précise qu'il faut la relativiser au vu du taux d'abstention qui dépasse 50%.

Appelant à une forte mobilisation au second tour, l'ex-candidat malheureux à la primaire à droite s'interroge : «Aurons-nous une chambre monoclore, ce qui n'est jamais bon pour le débat démocratique», ou l'inverse ?

«Je lance un appel aux milieux populaires et à la jeunesse qui se sont davantage abstenus : ne donnez pas les pleins pouvoirs au président», a tweeté Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), en vue du second tour.

Pendant ce temps, le résultat de Manuel Valls, candidat dans l'Essonne, n'est toujours pas connu...

Dans un communiqué cité par l'AFP, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, se montre amer. «La division des forces de gauche se paie très cher […] Les forces qui ont soutenu Jean-Luc Mélenchon, se sont retrouvées en concurrence suite aux décisions de la direction de La France insoumise. Elles en subissent toutes ce soir les conséquences. C'est aussi le cas du Parti communiste dont le résultat national est très bas», estime-t-il.

Ancien président du Parlement européen et candidat SPD (centre-gauche) aux législatives en Allemagne, Martin Schultz a triomphé à l'annonce des premières estimations : 

«Je suis heureux pour Emmanuel Macron. Pour réformer l'Europe, il a besoin d'une majorité – et aussi d'un nouveau gouvernement en Allemagne», a-t-il tweeté.

Tête de file des Républicains pour la campagne des législatives, François Baroin a appelé sur France 2 à la mobilisation lors du second tour afin d'éviter des «pouvoirs concentrés» dans un seul parti.

Il a ajouté que le taux d'abstention, le plus fort enregistré depuis 1958 à un premier tour des législatives, témoignait de la «persistance des fractures de la société française».

«Merci aux électeurs de la #circo5706 de m'avoir placé en tête du premier tour ! En avant vers la victoire face au Système Macron !» a tweeté Florian Philippot, candidat dans la 6e circonscription de Moselle.

Premier avec 23,8% des voix, il affrontera Christophe Arend, candidat Les Républicains (LR), qui a récolté environ 22% des suffrages.

Le ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, parle de «signe extrêmement fort» et de «dynamique positive», appelant toutefois à rester humble.

Le candidat dans la sixième circonscription du Finistère a toutefois salué les électeurs, qui l'ont placé en tête du premier tour, avec environ 34% des voix, selon des résultats partiels.

Jean-Luc Mélenchon s'exprime depuis Marseille. «Les résultats montrent qu'il n'y a pas de majorité dans ce pays pour détruire le code du travail», lance-t-il.

Sur BFMTV, l'allocution du leader de La France insoumise a été interrompue afin de diffuser celle de Richard Ferrand.

Selon les premières estimations d'Elable pour BFMTV, diffusées pour la France entière le 11 juin à 20h, l'alliance La République en marche (LREM)/MoDem remporte le premier tour des élections législatives (32,6%).

Le parti du président de la République, qui devrait facilement obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale, selon les estimations d'Elable pour BFMTV, est suivi des Républicains (20,9%), du Front national (13,1%), de la France insoumise (11%) et du Parti socialiste (9%).

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