France

Le ministère du Travail porte plainte après la publication de documents, Libération répond

Le gouvernement a déposé une plainte contre X pour vol et recel de documents après la publication dans Libération d'informations présentées comme des pistes de la future réforme du code du travail. Le journal s'est indigné de cette procédure.

La ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé qu'une plainte contre X pour vol et recel de documents avait été déposée à la suite d'une fuite concernant le projet de réforme du code du travail

«Cela porte atteinte à l'honneur et à l'intégrité de toute l'administration», a justifié le ministre Muriel Pénicaud après avoir rappelé une nouvelle fois que le document publié n'engageait «en rien le gouvernement».

«Ce sont quelques personnes qui ont enfreint la loi, le secret professionnel, qui ont volé ou divulgué des documents. [...] Je peux vous dire que chez les agents du ministère c'est très mal perçu. [...] Ils se sentent très atteints que l'un des leurs puisse faire une chose qui est si contraire aux lois de la République», a-t-elle ajouté.

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«L'obligation d'informer n'est pas un délit»

«Cela accrédite la véracité des documents qu'on a publiés», a réagi auprès de l'AFP Johan Hufnagel, directeur adjoint de Libération. «Le matin même, [le porte-parole du gouvernement Christophe] Castaner avait essayé de jeter le discrédit sur ce qu'on avait publié, alors que c'est vrai, ce sont clairement des pistes de travail.»

Il a en outre qualifié la réaction du ministère de «complètement disproportionnée». «Je n'ai pas souvenir que l'administration ait porté plainte pour la divulgation de documents qui ne sont même pas secret défense ou quoi que ce soit», a-t-il ajouté.

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Le quotidien avait publié dans son édition du 6 juin une série de «pistes» qui avaient mis le feu aux poudres et qui étaient tirées de documents «issus de la Direction générale du travail» et «datés du 31 mai», selon le journal.

Parmi les «pistes» évoquées : la possibilité de négocier, à l'échelle de l'entreprise le motif du licenciement, le niveau des indemnités légales de licenciement ou encore les critères de recours aux CDD, autant de mesures qualifiées de «pas acceptables» par les syndicats.

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