France

Réforme du code du travail : la gauche fulmine

Matignon a présenté le 6 juin son projet de réforme du code de travail. Les responsables du Parti socialiste (PS) et de la France insoumise expriment leur perplexité et opposition face aux annonces du gouvernement.

Plafonnement des indemnités prud'homales, fusion des instances représentatives ou articulation entre la négociation d'entreprise et de branche : le gouvernement a dévoilé le 6 juin son programme et son calendrier pour réformer le code du travail, en prenant l'engagement de «respecter» les partenaires sociaux pendant la concertation de l'été.

La gauche a pourtant accueilli froidement ces annonces du Matignon. Le président de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon s'est inquiété, sur TF1, que «beaucoup de gens» soutiennent «de manière aveugle» Emmanuel Macron «alors qu'il est en train de procéder à un coup d'Etat social» avec la réforme du code du travail.

«Mon rôle est d'alerter : ne vous laissez pas endormir. Depuis trois semaines, il y a un concert de louanges pour le chef de l'Etat, c'est pas bon ! Ne lui donnez pas le pouvoir absolu, ne lui donnez pas les pleins pouvoirs !», a demandé celui qui est candidat aux législatives dans les Bouches-du-Rhône.

Jean-Luc Mélenchon a qualifié de «factuelle» l'idée que cela équivalait à un «retour au XIXe siècle».

«Rendez-vous compte d'une chose : 18 millions de personnes qui constituent la population active du secteur privé vont voir leur situation juridique quotidienne complètement changer sans que le Parlement ne puisse changer une ligne, un mot de ce qui a été décidé par le gouvernement», s'est-il inquiété.

Pour lui, avec la réforme proposée par le gouvernement, revient à mettre en place un «code de la route par rue» : «Le salaire, la durée du travail, le délai de prévenance, le CDI qui va disparaître dans l'opération, le droit d'alerte, le droit de retraite, le traitement des jeunes qui ont moins de 16 ans au travail... Tout ça va se discuter entreprise par entreprise...», a regretté le fondateur de la France insoumise.

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Pour Cambadélis, le projet du gouvernement n'est que «de la poudre de perlimpinpin»

«Je comprends pas, ou je comprends très bien, pourquoi le gouvernement cache ses intentions : il sait que ce qu'il va annoncer ne va pas faire plaisir», a affirmé à son tour le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis sur BFMTV.

«Le gouvernement donne des indications. Si je voulais paraphraser monsieur Macron, c'est "de la poudre de perlimpinpin" qu'il a annoncée aujourd'hui», a-t-il poursuivi, reprenant une expression du chef de l'Etat lors de son débat face à Marine Le Pen pendant l'entre-deux-tours.

Jean-Christophe Cambadélis, député de Paris candidat à sa réélection dans la 16e circonscription de Paris, a déclaré : «Sur ce qui a été dit, ça me rappelle un peu la loi El Khomri numéro 1 à laquelle je m'étais opposé.»

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Prenant l'exemple de la «barémisation des dommages et intérêts» attribués par les prud'hommes en cas de licenciement abusif, le secrétaire du PS a regretté qu'à partir du moment où ce système était mis en place, le conseil des prud'hommes perdait beaucoup de son intérêt. Selon lui : «C'est un coût et les entreprises ont budgétisé leur coût.»