France

«Déclaration de guerre sociale» : haro sur le projet de réforme du code du travail à gauche et au FN

La France insoumise parle d'un «coup d'état social», Florian Philippot d'«une loi travail bis d'une grande brutalité», Benoît Hamon s'emporte sur la «régression» qu'elle impose... Avant sa sortie, la réforme à déjà de nombreux détracteurs.

Le texte n'en est qu'à ses prémisses mais la contestation pointe déjà le bout de son nez. Quelques heures après la publication par le journal Le Parisien de l'«avant-projet de loi» devant permettre au gouvernement de légiférer par ordonnances pour réformer le code du travail, les partis situés à gauche de l'échiquier politique et le Front national (FN) sont montés au créneau pour dénoncer la «régression sociale» ou encore le «choc social» que représente ce projet.

Sur le réseau social Twitter, le vice-président du FN, Florian Philippot, s'en est pris à une «loi travail bis voulue par l'UE d'une grande brutalité».

Dans un communiqué publié sur son site, la France insoumise (FI) a pour sa part dénoncé une «déclaration de guerre sociale», estimant qu'Emmanuel Macron avait l'intention de soumettre les salariés au «chantage patronal». «C’est un coup d’état social sans précédent qui se prépare», juge le parti de Jean-Luc Mélenchon.

En meeting à Toulouse pour soutenir les candidats de la FI aux législatives, ce dernier a en outre sommé le gouvernement de «publier les véritables textes» sur la réforme avant le second tour des législatives, par «loyauté» envers les électeurs. «Ce n'est pas normal que ce soit un média qui soit obligé de faire connaître [les] intentions» d'Emmanuel Macron, a tonné le quatrième homme de la présidentielle.

Sur le contenu des ordonnances, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu'il était conforme «à ce qu'on prenait pour des caricatures du Medef».

Le Parti communiste français (PCF) a de son côté dénoncé par un communiqué «la mort du contrat de travail, renvoyé aux accords d'entreprises», ce qui représente selon lui une «contre-révolution réactionnaire inédite». Le parti dirigé par Pierre Laurent a insisté sur l'importance de ne pas donner «une majorité "Medef" au nouveau président».

Si le Parti socialiste (PS) n'a pas réagi officiellement, quelques têtes d'affiche du parti ne s'en sont pas privé. A commencer par l'ex-candidat à l'élection présidentielle, Benoît Hamon, qui s'est plaint sur Twitter de la «régression» que représenteraient les accords d'entreprise sur le contrat de travail, lançant un appel aux électeurs à ne pas donner de majorité à Emmanuel Macron lors des élections législatives.

L'ancienne ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, s'est fendue d'un communiqué au vitriol dans lequel elle a estimé que le gouvernement semblait  prêt «à saborder la protection sociale des salariés et à donner raison au Medef contre les organisations syndicales», critiquant autant le fond de la réforme que sa forme, d'une «opacité inacceptable».

Le gouvernement a tenté de temporiser après la diffusion du texte publié par Le Parisien sur la réforme du Code du travail, assurant qu'il n'émanait pas de lui et confirmant qu'il transmettrait son «programme de travail» aux partenaires sociaux le 6 juin.

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