France

Deux personnes recherchées après les dégradations de la tombe du général de Gaulle

Deux suspects étaient recherchés le 28 mai, au lendemain de la vandalisation de la tombe du général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises, un acte a priori sans motivation politique qui a suscité émotion et indignation.

La tombe du général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises a été vandalisée le 27 mai, en pleine Journée nationale de la Résistance, sans toutefois que le caveau ne soit touché.

Les enquêteurs sont sur les traces d'un homme d'une trentaine d'années qui, dans l'après-midi du 27 mai, en moins d'une minute, est monté sur la tombe où repose la dépouille du général de Gaulle depuis son décès en 1970 pour briser la croix qui la surplombait. 

Le suspect a ensuite quitté le cimetière sans commettre d'autres dégradations pour rejoindre sa voiture parquée à l'extérieur, où l'attendait une autre personne, également recherchée, a précisé le 28 mai le procureur de la République de Chaumont, Frédéric Nahon.

L'homme n'avait pas le visage dissimulé et aurait agi seul. Il est toujours recherché par la brigade de recherche de Chaumont et la communauté de brigades de Bologne qui ont été saisies de l'enquête.

«La tombe, filmée en permanence, a été dégradée à 17h14 par un individu seul qui est monté dessus et a donné deux grands coups de pied sur le socle de la croix, provoquant la chute de celle-ci. Mais le socle de la tombe est resté intact», a déclaré Frédéric Nahon à l'AFP. 

Seule la croix de la tombe en marbre blanc d'environ 1m50 a été brisée, et non l'immense croix de Lorraine, symbole de la Résistance, située au sein du mémorial Charles de Gaulle qui accueille chaque année quelque 100 000 visiteurs. 

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Acte politique «peu probable» 

Les constatations ont pris fin, mais le site est encore interdit d'accès pour une bonne partie de la nuit, a déclaré la gendarmerie.

«Nous ne privilégions aucune thèse mais il est peu probable qu'il s'agisse d'un acte politique», a expliqué Frédéric Nahon, précisant que l'homme avait craché sur la tombe.

«C'est apparemment quelqu'un de bizarre qui est venu voler des drapeaux. C'est plus quelqu'un d'un peu dérangé qui a réalisé malheureusement ce méfait grave», a estimé de son côté sur France Info le maire de la commune, Pascal Babouot, ajoutant que sa plaque d'immatriculation était en cours d'identification, «mais ce ne serait pas quelqu'un de notre coin».

L'Elysée a assuré que toutes les actions requises en réponse à la dégradation de la tombe du général de Gaulle seraient conduites «dans les meilleurs délais».

«La mémoire et la figure du général de Gaulle sont chères à tous les Français», a souligné la présidence de la République, qui a précisé qu'Emmanuel Macron s'était «assuré [...] de la prompte réparation de la sépulture».

«Un acte de vandalisme commis sur la tombe du général De Gaulle, c'est un acte contre la France», a tweeté pour sa part le Premier ministre Edouard Philippe, exprimant sa tristesse et sa consternation.

«Honte à ceux qui, en profanant la tombe du général de Gaulle en cette journée de la résistance, insultent la France est ses valeurs», a tweeté de son côté Nicolas Sarkozy.

Cet incident s'est produit à l'occasion de la Journée nationale de la Résistance, instaurée en 2014 par l'Assemblée nationale. Elle est l'occasion d'une réflexion sur les valeurs de la Résistance, dont De Gaulle a été le principal acteur et le héros, ainsi que sur celles qui sont portées par le programme du Conseil national de la Résistance (CNR).

«Honte à ceux qui ont profané la tombe du général de Gaulle. Mon cœur de patriote est blessé», a déclaré sur son compte Twitter Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des comptes publics.

Cette dégradation «nous indigne et nous choque tous en ce jour de commémoration de la Résistance», a lui aussi réagi sur le réseau social le sénateur-maire de Troyes, François Baroin.

«Honte aux profanateurs qui salissent notre histoire», a tweeté Gérard Larcher, président du Sénat.​

Aux confins de la Champagne, de la Lorraine et de la Bourgogne, le village de moins de 700 habitants, où travaillent encore sept familles d'agriculteurs, vit essentiellement du tourisme qui draîne la majorité des visiteurs, parmi lesquels des responsables politiques, qui affluent lors des anniversaires de l'appel du 18 juin et de la mort du général.

Le 12 novembre 1970, le général de Gaulle, président de la République de 1959 à 1969, était enterré, comme il l'avait souhaité, «sans fleurs ni couronnes», ni discours, mais avec les Compagnons de la Libération venus des quatre coins de la planète.

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