L'affaire date de 2014, mais elle n'est diffusée qu'après le scrutin présidentiel par Le Canard enchaîné du 24 mai : Richard Ferrand, macroniste de la première heure, a employé son fils comme collaborateur parlementaire, tandis qu'il occupait un mandat de député socialiste en 2014.
Une affaire qui n'est pas sans rappeler les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur Penelope Fillon, qui a empoisonné la campagne présidentielle du candidat de la droite et du centre.
Ce n’est pas simple de trouver un jeune [breton], volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur internet
Mais, si le cabinet du ministre a confirmé l'emploi du fils de Richard Ferrand du 13 janvier au 16 mai 2014 pour une somme perçue totale de 6 796,51 euros nets, les suspicions d'emploi fictif sont démenties. «Richard Ferrand avait plein de boulot à faire à sa permanence, des choses qu’il n'avait pas eu le temps de faire, comme développer sa lettre de député. Il a demandé à son fils de l’aider à une période où ce dernier n'avait pas de travail», a-t-on déclaré à France info.
Quand on sait que 21,4% des jeunes actifs bretons étaient au chômage en 2014, on pourrait supposer que Richard Ferrand aurait eu l'embarras du choix pour choisir un collaborateur sans attirer de soupçons. Que nenni !
«Je vous invite à aller faire un tour en Centre-Bretagne», a expliqué le cabinet du ministre à France info, «ce n’est pas simple de trouver un jeune, volontaire, pour travailler cinq mois, qui sait lire et écrire correctement, aller sur internet».
Une remarque que les électeurs de la 6e circonscription du Finistère, pour laquelle concourt Richard Ferrand pour les législatives, apprécieront.
«Si c'était à refaire, je ne le referai pas»
Interrogé par la radio France info, le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand a évoqué des regrets concernant l'embauche de son fils quelques mois en tant que collaborateur parlementaire.
«Je vois bien qu'aujourd'hui [...] il y a un rejet total de l'idée qu'un parlementaire puisse embaucher l'un de ses proches. Je ne le referais pas», a insisté le député du Finistère.
Celui-ci n'a pas pour autant réagi concernant la justification de son cabinet.
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