Le parti Les Républicains (LR) s'est posé en défenseur du pouvoir d'achat, en attaquant vivement le programme de La République en marche (LREM) le 20 mai à Paris, lors de son meeting de lancement de la campagne pour les législatives.
«Socialisme de contrebande»
François Baroin, en charge de promouvoir le programme du parti lors des échéances de juin, et Valérie Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France, se sont montrés offensifs et déterminés à gagner la bataille des législatives, invitant leurs électeurs à ne pas se laisser séduire par les sirènes macronistes.
«En marche! est une sorte de pavillon de complaisance qui recouvre toutes sortes de marchandises. On y trouve du socialisme de contrebande et les éternels revenants des aventures Bayrou», a ainsi lancé François Baroin, tandis que le public sifflait abondamment le nom du président du MoDem, désormais Garde des Sceaux.
Nous avons des convictions, nous les gardons, nous les affichons
«La devanture a changé, le fond de commerce est resté le même. Les électeurs ne sont pas dupes, le renouvellement ce n'est pas cela», a assuré le sénateur-maire de Troyes.
«Imaginez que, dès le lendemain de la présidentielle, Les Républicains aient rejoint En Marche!. Imaginez qu’aujourd'hui, la majorité des Républicains aient subrepticement retournés leur veste [...] Les Français nous regarderaient avec consternation et peut-être plus encore [...] Ils verraient dans ce revirement le symbole d'un dangereux calcul. Beaucoup d’entre eux en concluraient que la seule alternative se situe désormais aux extrêmes», a-t-il affirmé.
«Nous avons des convictions, nous les gardons, nous les affichons. La franchise m’apparaît bien plus porteuse pour notre pays qu’une addition de reniements», a-t-il poursuivi.
«Une élection n'ouvre pas la saison des transferts, la démocratie ne peut pas être un mercato gouvernemental», a-t-il insisté, alors que trois personnalités LR (Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin) ont rallié le gouvernement Macron.
Nous sommes les Républicains et les Républicains ne marchent pas à genoux
S'il reconnaît que la légitimité du président est «incontestable», François Baroin souligne que sa victoire n'est pas le fait d'un vote de conviction. «D'où l’importance de ces élections législatives qui seront vraiment le reflet des sensibilités et des attentes qui traversent notre pays», fait-il valoir.
«Les Français n’ont pas massivement voté pour un homme ou un projet, ils ont sagement voté contre l'extrémisme, comme je l’ai fait et comme nous avons appelé à le faire», a-t-il appuyé.
Et l'intéressé de clamer : «L'élection présidentielle nous a blessés mais nous sommes toujours debout. Nous sommes les Républicains, et les Républicains ne marchent pas à genoux».
Valérie Pécresse veut donner à Emmanuel Macron «une majorité de la droite et du centre»
«Le programme d'En Marche! ne permettra pas de redresser le pays», a de son côté déclaré Valérie Pécresse, pour qui ce projet n’a pas le «courage réformateur» nécessaire pour lutter contre le fléau du chômage.
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Selon elle, le programme du président Emmanuel Macron va porter une nouvelle atteinte au pouvoir d’achat des Français, excédés par le «matraquage fiscal» du quinquennat Hollande. D'après la présidente de région, le président ne dispose pas non plus de la fermeté indispensable en matière de lutte contre le communautarisme et l’islam radical.
«Le programme de redressement, c’est le nôtre», a-t-elle insisté. «Tout reste ouvert pour les législatives [...] puisque le président Macron a nommé un Premier ministre de droite, donnons-lui une majorité de la droite et du centre, un gouvernement entier de la droite et du centre pour mettre en œuvre le projet de la droite et du centre !», a-t-elle ajouté.
Réponse les 11 et 18 juin. A ce jour, les instituts de sondage donnent une large avance à LREM pour les élections.