France

De l'eau dans le gaz ? Le PCF reproche à Mélenchon son hégémonisme dans les Bouches-du-Rhône

A l'approche des législatives, les relations ne sont pas au beau fixe entre la France insoumise et le parti communiste français. La stratégie de Jean-Luc Mélenchon ne fait pas que des heureux au parti, avec lequel les négociations ont été rompues.

Pierre Dharréville, secrétaire départemental du Parti communiste français (PCF) dans les Bouches-du-Rhône qui n'apprécie guère la stratégie de La France insoumise (FI) pour les législatives, n'a pas sa langue dans sa poche. «Le gâchis, c’est cela que nous n’acceptons pas. Je regrette profondément, qu’au lieu d'arriver ici avec la volonté de rassembler les forces disponibles, Jean-Luc Mélenchon donne l'impression de mépriser celles et ceux qui ne l'ont pas attendu pour mener bataille», a-t-il déclaré le 20 mai, selon l'AFP.

Dénonçant une «démarche d'hégémonie, doublée de tentatives de débauchage et de pressions» de la part de l'ex-candidat à la présidentielle, Pierre Dharréville a par ailleurs déploré que FI ait présenté des candidats dans toutes les circonscriptions de Marseille, alors que le PCF avait lui retiré les siens dans quatre d'entre elles, afin de laisser la place au mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

«Vous êtes la mort et le néant»

Le champion de La France insoumise, qui a annoncé le 10 mai sa candidature dans la quatrième circonscription de Marseille, avait déjà évoqué une rupture des négociations entre sa formation et le PCF pour les législatives, dans un SMS révélé par le Canard enchaîné.

Dans ce message daté du 9 mai et destiné à Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Jean-Luc Mélenchon reprochait notamment au parti communiste de chercher à exploiter l'aura de sa campagne présidentielle.

«Vous créez la confusion dans tout le pays en vous appropriant mon portrait et mon nom sans parler du logo Front de Gauche ! Bravo l'identité communiste ! Tout ça pour [sic.] après des mois d'injures et manœuvres pour saboter ma campagne. Et vous recommencez ! Vous êtes la mort et le néant. Dix mois pour me "soutenir", dix minutes pour soutenir Macron [...] J'en ai assez. Je vais donc annoncer notre rupture politique dès mon retour à Paris. Et je vais dire pourquoi», pouvait-on lire.

Pour l'instant, selon un communiqué du 13 mai, La France insoumise s'est engagée à ne pas investir de candidats dans les circonscriptions où des députés communistes sortants ayant parrainé Jean-Luc Mélenchon en vue de l'élection présidentielle, se présentent... ce qui ne fait que deux députés-candidats : André Chassaigne et Patrice Carvalho.