France

Législatives : la France insoumise annonce qu'il n'y aura pas d'accord avec le PCF

La France insoumise a annoncé qu'il n'y aurait pas d'accord pour les élections législatives, en juin, avec le Parti communiste français, lui renvoyant la responsabilité de cet échec.

«Tous nos candidats porteront le programme "L’avenir en commun" en invitant les sept millions d’électeurs qui l’ont soutenu à l’élection présidentielle à reproduire leur vote pour une majorité nouvelle à l’Assemblée nationale», a annoncé le 9 mai Manuel Bompard, directeur de campagne du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Il s’est dit «excédé par des combinaisons sans principe» proposées par les communistes et «illisibles» pour La France insoumise qui voulait «faire naître une nouvelle majorité».

Pour Manuel Bompard, le numéro un du PCF Pierre Laurent «a décidé de rompre les discussions».  

Un peu plus tôt, alors qu'une entente paraissait déjà compromise, le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent avait renouvelé avec «un peu de colère» son appel à un accord avec La France insoumise (LFI), prévenant qu'il ne restait que «quelques heures» pour une telle entente. Parmi les raisons du blocage, ce sénateur de Paris avait évoqué des discussions «très étriquées», ne concernant que des «retraits réciproques de candidatures portant sur moins de 15 circonscriptions pour chaque formation sur les 577» existantes.

«Tour à tour, la direction du PCF a rejeté tout accord national, puis a demandé 50% des circonscriptions (ainsi que le renouvellement de ses députés sortants), puis un échange de 20 circonscriptions, puis de 13, puis a rompu. Dans le même temps, elle a conclu des accords départementaux avec le PS [Parti socialiste] et EELV [Europe Ecologie-Les Verts] comme dans la Somme et le Jura», a accusé Manuel Bompard. 

Le secrétaire national du PCF avait lui déclaré dans un communiqué «regretter profondément le refus des dirigeants nationaux de France insoumise» de passer un accord pour les élections législatives. «Cette rupture, ni moi, ni la direction du PCF, ne l’avons ni décidée, ni souhaitée. Ceux qui affirment le contraire mentent et cherchent à se dédouaner de leurs responsabilités», avait assuré Pierre Laurent.

«Ce n'est pas vrai», a rétorqué Jean-Luc Mélenchon. «La France insoumise a déjà investi dix» candidats communistes aux législatives, a-t-il affirmé. «Je ne bloque d'aucune façon», a martelé le candidat de La France insoumise, qui avait été soutenu par le PCF lors de l'élection présidentielle.

Dès le 7 mai, Jean-Luc Mélenchon avait lancé un appel aux électeurs de La France insoumise à se «fédérer» pour les législatives afin de s'opposer à Emmanuel Macron, «nouveau monarque présidentiel» selon ses propres termes. Son directeur des campagnes vante «la grande diversité» des candidats LFI déjà investis (17 issus du PCF, 6 d'EELV notamment), synonyme d'un «large rassemblement».

Il n'y a pas non plus eu d'accord avec Europe Ecologie-Les Verts, malgré un appel au rassemblement des écologistes. 

Les discussions entre les communistes et l'équipe Mélenchon sur un éventuel accord pour les législatives coincent sur plusieurs points depuis leur reprise après le premier tour de la présidentielle, où le candidat LFI, soutenu par le PCF, est arrivé quatrième avec 19,58% des voix.

La question de l'utilisation de l'image de Jean-Luc Mélenchon par le PCF a aussi envenimé les relations, avec début mai des menaces de «poursuites judiciaires» émanant de la France insoumise. «Dans les circonscriptions où Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas l'utilisation de son image, nous respecterons ce droit», a assuré Pierre Laurent le 9 mai.

Lire aussi : La France insoumise engage des poursuites contre le PCF pour avoir utilisé l'image de Mélenchon

Faute d'accord national, le numéro un du PCF a annoncé que les communistes mèneraient la campagne «avec la main tendue» et feraient des «offres» à leurs partenaires localement. Cette campagne des communistes sera lancée le 11 mai lors d'un meeting au gymnase Japy, dans le XIe arrondissement de Paris.