Sur le papier, l'émission de Bernard de la Villardière promettait de livrer une vision réaliste de la communauté africaine à Paris. Le numéro d'Enquête exclusive diffusé le 14 mai sur M6 annonçait la couleur : «Ils sont blacks, fiers de leurs origines, ils aiment le luxe et faire la fête : bienvenue chez les Africains de Paris.» Flirtant avec les clichés, le descriptif de l'émission semble pourtant s'être révélé en-deça du contenu de celle-ci...
Au cours de la soirée, de très nombreux téléspectateurs se sont émus de voir poncifs et stéréotypes s'enchaîner tout au long du programme. En quelques minutes, le sujet est devenu l'un des plus populaires sur Twitter, où les internautes ont fait part de leur mécontentement.
Alors que l'émission promettait de mettre en avant la «nouvelle génération ambitieuse» issue de l'immigration africaine, de nombreuses personnes y ont simplement vu un amoncellement de clichés «désespérants».
Le choix des sujets a fait l'objet de nombreuses remarques sur les réseaux sociaux. Plutôt que de chercher à brosser un portrait sociologique réaliste de la communauté africaine à Paris, Enquête exclusive s'est contentée, selon certains téléspectateurs, de parler «de tissage, de dot, de mariage et de DJ».
Pensant qu'aborder la communauté africaine sous l'angle de la fête reviendrait à la mettre en valeur, l'équipe d'Enquête exclusive semble s'être pris les pieds dans le tapis. «L'argent, le luxe, faire la fête et les faux cheveux pour ressembler à Beyoncé» ne résument pas les uniques centres d'intérêt des Africains de Paris, comme le souligne cette internaute.
Reprochant à l'émission de n'avoir présenté que des facettes stéréotypées d'une communauté bien plus diverse et de n'avoir accordé que peu de temps aux initiatives comme le Club Efficience, organisation qui se fixe pour objectif de «promouvoir les talents de la diaspora», certains internautes se disent déçus par M6.
Ce n'est pourtant pas la première fois que la chaîne M6 et le journaliste Bernard de la Villardière sont sous le feu des critiques des téléspectateurs pour des faits similaires. En septembre 2016, la première édition de l'émission Dossier tabou, qui se targuait d'aborder le «tabou de la compatibilité de l'islam avec la République», avait suscité une vive controverse. Alors que certains y voyaient un acte courageux abordant des sujets sensibles, d'autres dénonçaient un travail pseudo-journalistique ne faisant que perpétuer des clichés.