Emmanuel Macron a sans doute voulu ménager Manuel Valls, mais cela reste une claque. L'ex-Premier ministre n'a pas été accepté comme candidat aux législatives sous la bannière de La République en marche (LREM). Toutefois, le secrétaire général du parti, Richard Ferrand, a annoncé ce 11 mai que LREM renonçait à présenter un candidat dans sa circonscription d'Evry.
«La candidature [de Manuel Valls] ne répondait pas aux critères [d'investiture], aucun candidat ne peut être investi s’il a déjà fait trois mandats de parlementaire. Mais au moment où nous voulons rassembler largement, nous ne voulons pas humilier, rejeter, être dans une vindicte ; à ce stade, nous n’investissons pas l’intéressé mais nous ne lui opposons pas de candidat face à lui», a expliqué Richard Ferrand.
Et de prendre soin de préciser : «Nous ne bougerons pas nos critères, pas de passe-droits. Mais nous prenons acte de cette singularité d’un ancien Premier ministre et nous ne cherchons pas à mener querelle.»
Manuel Valls, En Marche quand même, mais à côté
Quelques heures plus tard, Manuel Valls saluait la décision de la commission d'investiture de LREM, préférant mettre l’accent sur le désistement en sa faveur que sur son échec à être investi. «C'est donc en homme libre mais fort d'une identité politique claire, revendiquée, assumée [...] que j'agis», a-t-il martelé, rappelant qu'il souhaitait la réussite du nouveau président de la République. Restant flou, le communiqué ne précise pas si l'ex-Premier ministre briguera l'investiture du Parti socialiste (PS)... ou s'il se présentera en candidat indépendant, en «homme libre».
Après que l'ex-Premier ministre a décrété le PS «mort», et déclaré son intention de rejoindre les rangs de LREM le 9 mai 2017, Jean-Christophe Cambadélis a lancé à son encontre une procédure d'exclusion. Du côté de LREM, l'annonce surprise de Manuel Valls avait été accueillie très froidement. «Il aurait dû déposer sa candidature comme chacun, puisque la règle est la même pour tous», avait ainsi martelé Benjamin Griveaux, porte-parole d'Emmanuel Macron pendant la campagne.
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