«Comme j'invite d'ailleurs tous les députés sortants, les progressistes, ceux qui ont appelé à voter Emmanuel Macron avant le premier tour, ceux qui souhaitaient sa victoire, moi je serai candidat de la majorité présidentielle, et souhaite m'inscrire dans ce mouvement qui est le sien, la République en marche», a-t-il déclaré sur RTL.
«Parce que je suis un républicain, parce que je suis un homme de gauche, parce que je reste un socialiste, je ne vais pas renier 30 ans de ma vie politique, parce que j'ai exercé les responsabilités, parce que je sais que gouverner la France est difficile, je ne suis pas en embuscade. Je veux la réussite d'Emmanuel Macron», a ajouté celui qui est redevenu député à Evry après sa démission du gouvernement en décembre 2016.
«Parlons franchement : nous nous retrouvons dans la plupart des propositions du projet qu’Emmanuel Macron porte, oui ou non? Oui», a-t-il dit.
«Ce Parti socialiste est mort, il est derrière nous, pas son histoire et ses valeurs, mais il doit se dépasser», a affirmé Manuel Valls, souhaitant que le parti soit «beaucoup plus clair» vis-à-vis du président élu Emmanuel Macron.
Le patron du PS hausse le ton
Interrogé à l'entrée du siège du PS à Paris, où doit se tenir un Bureau national sous haute tension, le Premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a réagi à l'annonce de Manuel Valls, soulignant qu'il était «impossible» d'avoir à la fois sa carte d'adhérent au PS et de briguer l'investiture En Marche! aux législatives.
Si ceux qui visent une double appartenance «veulent s'affirmer contre le gouvernement alors qu'il n'est pas encore constitué, qu'ils restent au Parti socialiste. S'ils veulent faire autre chose, qu'ils le disent, mais ça ne représente que 5% du Parti socialiste», a-t-il ajouté.
Toujours au PS, le député et porte-parole du parti Olivier Faure s'est indigné de la démarche de l'ex-Premier ministre. «Il n'a pas respecté le vote de la primaire», a-t-il énuméré, «il s'est engagé auprès d'Emmanuel Macron dès avant le premier tour». Et de lancer : «il en est maintenant à s'essuyer les pieds sur un parti auquel il doit tout et qui lui a permis d'être Premier ministre.»
«Il lui reste 24 heures» : Manuel Valls devra se plier à la commission nationale d'investiture du mouvement d'Emmanuel Macron
De son côté, le président de la commission nationale d'investiture En Marche!, Jean-Paul Delevoye, a déclaré au micro de BFMTV : «Nous allons analyser [si Manuel Valls] s'est inscrit à En Marche!, s'il a déposé sa candidature ou non […] la règle s'applique à tous». «Nous avons déjà arrêté sur la circonscription de Monsieur Valls une candidate», a-t-il souligné.
Préalablement, Jean-Paul Delevoye avait tenu à préciser sur France 2 que le mouvement avait déjà 500 candidatures. «Donc nous sommes en train de travailler, la commission se réunira une dernière fois pour terminer cette liste et jeudi [11 mai] midi nous serons prêts», a-t-il dit.
Le porte-parole d'En Marche!, Benjamin Griveaux, a également pris la parole sur Europe 1 en déclarant que l'ancien Premier ministre n'avait pas été investi par la commission nationale d'investiture. «Ou alors sa candidature m'a échappée», a-t-il ajouté.
«La bannière sur laquelle les candidats aux législatives iront s'appelle la République en marche ; la procédure est la même pour tout le monde, il lui reste 24 heures», a-t-il encore déclaré.
Le porte-parole d'Emmanuel Macron durant la campagne électorale, Christophe Castaner, a également estimé sur Franceinfo que l'ancien Premier ministre devait faire acte de candidature et attendre la décision de la commission nationale d'investiture. Le député des Alpes-de-Haute-Provence a cependant précisé : «Je pense qu'il a des chances. Emmanuel Macron s'est prononcé la semaine dernière en particulier sur le cas de Manuel Valls, Manuel a décidé de faire un choix, celui de quitter le Parti socialiste, d'assumer une transgression dans sa propre histoire [...] et c'est légitime que nous l'entendions et que nous l'écoutions.»
Les candidats de la République en marche doivent être investis pour les législatives avant midi, le 11 mai, dans chacune des 577 circonscriptions.
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