France

Elections législatives : En Marche! ne veut pas de frondeurs en son sein

Porté par des sondages favorables, En Marche! met le cap sur les législatives de juin prochain. Fort de son pouvoir d'attraction, le mouvement d'Emmanuel Macron rappelle les conditions pour être investi comme candidat. Et les resserre quelque peu.

De la gauche à la droite de l'échiquier politique, tout le monde est le bienvenu dans le mouvement En Marche! pour participer aux élections législatives. Mais à certaines conditions toutefois.

Jean-Paul Delevoye, président de la commission d'investiture d'En Marche!, a écarté toute possibilité de double étiquette avec un autre parti politique pour les candidats investis par le mouvement aux élections législatives. «Notre position n'a pas varié : si vous souhaitez soutenir le projet présidentiel, vous vous inscrivez au mouvement En Marche!, sur le site En Marche!, vous allez à la préfecture sous l'étiquette En Marche!», a-t-il martelé.

Si En Marche! permet la double appartenance politique à ses adhérents et militants, il est impérativement demandé aux futurs députés qui voudront gouverner avec Emmanuel Macron de se rattacher à sa bannière. Concrètement, chaque postulant à la députation retenu par En Marche! devra se rendre en préfecture entre le 15 et le 19 mai et effectuer une déclaration de rattachement au parti, qui devrait prendre le nom de «La République en marche» à partir de ces élections.

Si le rattachement administratif est incontournable, pour le reste, «il ne sera pas fait de contrôle policier sur la double appartenance», explique un conseiller d'Emmanuel Macron cité par l'AFP. Rien n'empêche donc les élus de conserver leur carte d'adhérent au Parti socialiste ou chez Les Républicains par exemple.

Les «frondeurs» indésirables

Mais la porte d'En Marche! n'est pas grande ouverte à tout le monde. Le député Christophe Castaner, porte-parole d'Emmanuel Macron durant sa campagne, a ainsi affirmé sur BFMTV-RMC vouloir éviter la présence de tout frondeur dans la future majorité présidentielle qu'il appelle de ses vœux. «Une des choses dont on a souffert dans le mandat qui vient de se terminer», c'est que «ce n'est pas sa ligne qui a été validée et très vite les frondeurs ont empêché le président de la République» de gouverner, a-t-il estimé.

Et Christophe Castaner d'enfoncer le clou : «Ce que nous souhaitons, c'est ne pas avoir nos propres frondeurs», mais «avoir des femmes et des hommes qui s'engagent sur les grands projets, les engagements pris par Emmanuel Macron devant les Français.»

Le message sera sans doute entendu à gauche, et notamment au Parti socialiste (PS), tiraillé entre un Benoît Hamon qui se verrait bien dans l'opposition à une éventuelle majorité présidentielle et un Stéphane Le Foll, qui appelle à travailler avec Emmanuel Macron. Quoi qu'il en soit, comme l'a déclaré le candidat Macron le 5 mai dernier, un candidat se présentant sous les couleurs du PS trouverait en face de lui systématiquement un adversaire d'En Marche!.

De quoi déboussoler encore un peu les socialistes tentés de ménager la chèvre et le chou en se rapprochant d'En Marche! tout en gardant un pied au PS.

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