France

Benoît Hamon «conjure» les électeurs de gauche de choisir la «raison» en votant Macron

Le candidat malheureux du Parti socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, s'est fendu d'un appel à voter en faveur d'Emmanuel Macron. Il a qualifié Marine Le Pen d'«ennemie de la République» et accusé le FN de contester la démocratie.

«Je voterai contre l'extrême droite au moyen du bulletin portant le nom d'Emmanuel Macron. L'acte sera difficile, mais le choix évident [...] le résultat de dimanche [du 7 mai] sera un soutien à la République et non à sa politique», a déclaré Benoît Hamon dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, le 3 mai. 

«Cet acte ne vaut en rien soutien à son projet, auquel je m'opposerai sans ambiguïté», a précisé l'ancien ministre socialiste, affirmant comprendre le «doute sincère» et la «colère légitime» des électeurs de gauche face au duel opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. L'ex-candidat socialiste a précisé vouloir faire appel «à la raison» plutôt qu'«à la culpabilisation» et aux «leçons de morale». 

Il n'a cependant pas hésité à qualifier Marine Le Pen d'«ennemie de la République», assurant qu'il n'était pas possible de «renvoyer dos à dos une force qui s'inscrit dans la démocratie et une force qui la conteste». Selon lui, «les porteurs de politiques libérales, s'ils sont un carburant du Front national, ne peuvent être mis sur un pied d'égalité avec lui, avec son autoritarisme, son racisme, son sexisme». 

Le député des Yvelines a imploré : «Je vous conjure de ne pas offrir votre colère au Front national, ni en votant pour lui évidemment, ni même en lui donnant votre indifférence». Etre de gauche [...] c'est, en tout temps et en toutes circonstances, faire le choix de la raison et de la République», a-t-il conclu. 

Cette tribune de Benoît Hamon a été publiée au lendemain de la consultation interne effectué par La France insoumise – le mouvement de Jean-Luc Mélenchon – qui a révélé que seule une minorité de ses partisans envisageaient de voter pour Emmanuel Macron, la majorité d'entre eux préférant opter pour le vote blanc ou l'abstention.

Lire aussi : De Cohn-Bendit à BHL, ces 5 héritiers de la génération mai 68 qui se sont mis en marche pour Macron