Après l'annonce des résultats du premier tour au soir du 23 avril, quelques centaines de manifestants se sont rassemblés dans Paris.
Mais là où, 15 ans plus tôt, les protestataires n'avaient qu'un seul ennemi, le Front national, le slogan est cette fois devenu «Ni Macron ni Le Pen».
L'association SOS Racisme a tenté de mobiliser les citoyens place de la République, le lendemain, autour d'un objectif : dire «non au FN». Mais là encore, seules quelques centaines de personnes avaient répondu à l'appel.
D'autres rassemblements ont bien eu lieu en province, mais l'affluence n'était pas davantage au rendez-vous, et là encore, Emmanuel Macron ne gagnait pas réellement les faveurs des manifestants, à l'image du slogan «Ni patrie, ni patron».
Si les manifestations sporadiques qui ont marqué cette semaine d'entre-deux-tours ont parfois fait parler d'elles en raison d'incidents violents, la mobilisation aura été plutôt faible. Quant aux slogans, ils ne visaient pas uniquement Marine Le Pen mais également son adversaire.
Ce constat sera d'ailleurs fait par Emmanuel Macron, qui remarque le 26 avril : «Le réflexe front républicain n'existe plus. Nous devons rassembler.»
Lire aussi : Duel Macron-Le Pen : pourquoi 2017 n'est vraiment pas 2002
Quand des centaines de milliers de personnes défilaient contre le FN
Dès le 21 avril 2002, pourtant, lorsque Jean-Marie Le Pen s'était hissé au second tour de la présidentielle, la réponse de la rue avait été massive.
Armées de pancartes «Honte d'être français» et de slogans «F-Haine», plusieurs milliers de personnes avaient battu le pavé.
Dans les jours suivant, la mobilisation avait pris de l'ampleur et le slogan «Aux urnes citoyens !» était de sortie, afin de faire barrage au Front national.
Summum du mouvement, le 1er mai, une énorme manifestation contre le parti fondé par Jean-Marie Le Pen avait rassemblé environ 1,5 million de personnes partout en France, dont 500 000 rien que dans la capitale.
Si certains ont appelé à s'opposer à Marine Le Pen à l'occasion du 1er mai 2017, l'avenir nous dira si cette manifestation rassemble autant de monde que celle organisée 15 ans plus tôt contre son père.
Lire aussi : 15 ans après, le pari de longue haleine du FN va-t-il porter ses fruits ?