Les juges d'instruction ont adressé des demandes de levée d’immunité parlementaire des eurodéputées Marine Le Pen et Marie-Christine Boutonnet les 29 et 30 mars, a précisé une source judiciaire, confirmant une information d'Europe1.
Si cette demande recevait une réponse favorable, les juges d'instruction qui enquêtent sur les soupçons d'emplois fictifs de plusieurs assistants FN au Parlement européen pourraient donc auditionner la candidate frontiste à l'élection présidentielle et la députée européenne.
Les deux femmes sont soupçonnées d'avoir indûment versé des salaires à des assistants parlementaires à Strasbourg, alors que ces derniers travaillaient pour le Front national en France.
Une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris en mars 2015 après un signalement du Parlement européen. Depuis, les assistants de Marie-Christine Boutonnet et de Marine Le Pen, Charles Hourcade et Catherine Griset ont été mis en examen pour «recel d'abus de confiance».
«Une procédure normale», pour la candidate frontiste
Interrogée à ce propos sur les ondes de France Info par Jean-Michel Aphatie, Marine Le Pen a déclaré «je ne suis pas étonnée, c'est une procédure normale», avant de demander à «passer à autre chose».
La présidente du FN avait refusé le 10 mars de se rendre a une convocation des juges en vue d'une possible mise en examen dans ce dossier, invoquant son immunité de députée au parlement de Strasbourg. Elle avait fait savoir par avance qu'elle ne se rendrait à aucune convocation avant la fin des échéances électorales. Le 14 avril, elle a assuré ne pas regretter de ne pas avoir répondu aux juges.
L'eurodéputée Marie-Christine Boutonnet ne s'était pas non plus rendue à sa convocation chez les juges financiers début mars.
Contrairement à un justiciable ordinaire, les juges d'instruction n'ont pas la possibilité de contraindre la députée européenne à se présenter devant eux. Pour toute mesure de coercition, ils doivent d'abord obtenir la levée de son immunité auprès du Parlement européen, comme cela a été effectué dans un autre dossier instruit par des juges d'instruction à Nanterre, où il lui est reproché d'avoir diffusé sur Twitter des images d'exactions commises par l'Etat islamique.