France

Jean-Marc Ayrault «indigné» par la présence d'un vice-ministre syrien à un colloque à Paris

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a dénoncé la réception à Paris, lors d'un colloque organisé, entre autres, par Thierry Mariani le 11 avril, d'un vice-ministre syrien, Ayman Soussan.

«Après l'ignoble attaque chimique, des députés LR [Les Républicains] invitent un vice-ministre d'Assad, à Paris, au centre culturel russe. Je suis indigné !», a tweeté le chef de la diplomatie française. Référence implicite de Jean-Marc Ayrault à l'attaque chimique présumée du 4 avril, imputée sans preuves au régime syrien par Washington et de nombreuses chancelleries occidentales. 

Un colloque intitulé «La Syrie, un drame qui ne peut plus durer» a été co-organisé par les députés LR Thierry Mariani, Nicolas Dhuicq et le député socialiste Gérard Bapt (président du groupe d’amitié France-Syrie à l’Assemblée), le 11 avril. Ayman Soussan, ministre-adjoint des Affaires étrangères syrien, a participé à l'événement.  

«Le colloque était prévu depuis deux mois dans une salle de l’Assemblée. Mais après l’annulation la semaine dernière d’une réunion à Bruxelles avec le vice-ministre, j’ai senti qu’il y avait un risque d’annulation du colloque à l’Assemblée. C’est pourquoi il s’est tenu au centre culturel russe de Paris», a confié Thierry Mariani à l'AFP.

Quelques jours plus tôt, le Parlement européen fermait ses portes à un haut responsable syrien

La semaine dernière, le président du Parlement européen, Antonio Tajani, avait jugé «inopportune» l'organisation dans les locaux du Parlement européen d'une conférence sur la Syrie à l'initiative de l'eurodéputé espagnol Javier Couso Permuy (Gauche unitaire européenne), à laquelle devait participer un responsable syrien.

Dans un message consulté par l'AFP, Antonio Tajani avait déclaré «qu'à la suite de l'usage récent d'armes chimiques et des développements» en Syrie, il avait décidé de ne pas autoriser la tenue de cet événement dans les locaux du Parlement.

Le 5 avril, au lendemain de l'attaque chimique présumée de Khan Cheikhoun dans la province d'Idleb, la Russie avait annoncé qu'elle continuerait à aider Damas dans sa lutte contre le terrorisme. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait en outre confirmé que la contamination avait pour origine un dépôt d'armes chimiques rebelle. Moscou a appelé à l'organisation d'une enquête indépendante sur ce drame, et dénoncé les accusations occidentales contre l'armée syrienne.

Lire aussi : Elections présidentielles : comment les candidats voient-ils la relation franco-russe ?