France

La France recrute une «quatrième armée» de cyberdéfense face au risque de piratages de l'étranger

Un plan de recrutement dans l'armée a pour ambition de multiplier par plus de 20 le nombre de spécialistes de la cyberdéfense, notamment parmi les étudiants. Le gouvernement se dit inquiet des menaces croissances de piratages de l'étranger.

Des étudiants d'écoles supérieures ou d'ingénieurs ont participé à un exercice annuel de cyberdéfense faisant office de test de recrutement organisé par l'Etat français à la fin du mois de mars dernier. Objectif de cette opération : préparer une «quatrième armée» du net, capable de faire face aux éventuelles attaques supposées de la Chine, de l'Iran et de la Russie.

Au total, près d'un milliard d'euros a été alloué au budget de la Défense pour augmenter le nombre de ses spécialistes de la cyberdéfense de 100 en 2011 à plus de 3 000 en 2019. Près de 4 400 «cyber-réservistes» devraient également être embauchés. Le salaire de base prévu pour le poste est d'environ 3 000 euros bruts mensuels – nettement au-dessus des standards pratiqués dans le milieu privé.

«C'est pour nous l'occasion de repérer les pépites de demain», a expliqué un colonel de l'armée de terre à l'agence Reuters. «Le profil que nous recherchons est celui d'un jeune qui aime l'action et qui se montre extrêmement curieux du monde digital», a-t-il ajouté.

Cet exercice se tenait pour la cinquième fois, et s'inscrit dans le cadre plus large de l'inquiétude déjà exprimée par le gouvernement français quant à d'éventuelles menaces de piratage de grande ampleur. C'est cette logique qui avait même conduit le ministère des Affaires étrangères français, compte tenu «du niveau de menace extrêmement élevé de cyberattaques qui pourraient affecter le déroulement du vote électronique», à annuler le vote en ligne des Français de l'étranger aux législatives.

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