France

Manuel Valls refuse de soutenir Benoît Hamon et se fait épingler par la Haute Autorité des Primaires

Après François de Rugy, c'est au tour de Manuel Valls de subir l’opprobre de la Haute Autorité des Primaires. Qualifié de «manquement à la parole donnée», le refus exprimé par Manuel Valls d'accorder son soutien à Benoît Hamon ne passe pas.

La Haute autorité des primaires citoyennes (HAPC), l'instance chargée «de s’assurer du respect par les candidats des règles des primaires citoyennes» organisées par le PS et ses alliés les 22 et 29 janvier dernier, a décidé de hausser le ton envers Manuel Valls. 

Dans un communiqué transmis le 22 mars à l'agence de presse AFP, la HAPC a en effet fustigé «le comportement» et «le manquement à la parole donnée» de l'ancien Premier ministre après que ce dernier a refusé de parrainer et soutenir le vainqueur de la primaire de la gauche, Benoît Hamon.

La Haute Autorité s'est fendue d'une forme de rappel à l'ordre en expliquant : «Comme tous les autres candidats, Manuel Valls a signé de sa main la charte éthique de la primaire, qui précisait ceci : «Je m’engage à soutenir publiquement le (la) candidate qui sera désigné(e) à l’issue des primaires citoyennes et à m’engager dans sa campagne».

Par ailleurs, la HAPC a indiqué que Manuel Valls «[contrevenait] gravement au principe de loyauté et à l'esprit même des primaires» en ne parrainant pas et en «condamnant le programme du candidat issu des primaires citoyennes auxquelles il a participé».

Ce communiqué survient en réalité plusieurs jours après la parution le 19 mars dans les colonnes du Journal du Dimanche d'une tribune dans laquelle l'ancien Premier ministre s'est livré à une critique virulente du programme de Benoît Hamon.

Dans cet article, Manuel Valls - qui avait déjà indiqué le 14 mars qu'il ne parrainerait pas Benoît Hamon - avait expliqué ne pas croire «que l’avenir de la France passe par une sortie du nucléaire, par l’abandon des règles et des interdits –je pense bien sûr à la légalisation du cannabis –, par le dénigrement de cette valeur qu’est le travail, par une fuite en avant avec le gonflement de notre dette, qui n’est que la promesse de hausses d’impôts».

L'ancien Premier ministre n'est toutefois pas le seul des participants aux primaires de la gauche à revenir sur ses engagements et promesses. Le 22 février dernier, François de Rugy, ancien candidat écologiste à la primaire, a par exemple annoncé son soutien à la candidature d'Emmanuel Macron à la présidentielle.

Toutefois, selon la HAPC, les cas «Manuel Valls» et «François de Rugy» diffèrent. «D’une part, parce que [François de Rugy] a appelé à soutenir un autre candidat, alors que [Manuel Valls] n’a fait que retenir son parrainage, et, d’autre part, parce que le premier l’a fait immédiatement après le second tour des primaires citoyennes, alors que le second est intervenu plus d’un mois et demi après», a ainsi expliqué la Haute Autorité. 

Si Manuel Valls a jusqu'à présent démenti toute intention de soutenir Emmanuel Macron dans la course à la présidentielle, sa tribune publiée dans le JDD et le communiqué de la HAPC semblent de facto confirmer l'existence d'une fracture interne au sein du Parti Socialiste. 

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