France

Manifestation à Metz après le meeting pro-Erdogan du ministre turc des Affaires étrangères

Des manifestants, une centaine selon la police, se sont rassemblés à Metz au lendemain du meeting dans la ville de Moselle du chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, pour protéster contre sa venue.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, empêché le 11 mars d'entrer aux Pays-Bas, a pu se rendre à Metz dans le cadre d'un meeting pour promouvoir auprès de la diaspora turque la réforme constitutionnelle envisagée par son gouvernement. Le 13 mars, au lendemain de cet évènement, environ 100 personnes sont sorties dans les rues de Metz pour exprimer leur mécontentement.

«L'Autriche, l'Allemagne... ils n'ont pas accepté qu'il vienne, mais la France, oui. On est choqué», ont expliqué deux manifestantes.

«On ne comprend pas pourquoi le gouvernement français a autorisé ce meeting», a renchéri Sébastien Hesse, du Front de gauche, au milieu de panneaux «Stop Erdogan». Et ce «alors qu'un rapport de l'ONU vient de sortir pour dénoncer l'action du gouvernement turc au Kurdistan», a-t-il ajouté.

Selon ce rapport, qu'Ankara a rejeté, les forces de sécurité turques auraient commis de «graves violations» des droits de l'homme dans leurs opérations contre les rebelles kurdes du sud-est de la Turquie depuis la fin du cessez-le-feu à l'été 2015.

Après le meeting de Mevlut Cavusoglu, dont la tenue a été vivement critiqué notamment par la droite et l'extrême droite française, le gouvernement a fait valoir que la réunion relevait du «régime de la liberté de réunion».

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Mais, pour les manifestants présents à Metz, «que la France accepte, cela fait bizarre», a expliqué un homme d'origine kurde sous couvert d'anonymat. «Moi je suis alévi. Là il y a un sunnite, un chrétien... ça, ce genre de rassemblement en Turquie, ça n'est plus possible», affirme-t-il encore.