Un immeuble haussmannien discret à deux pas de l'arc de Triomphe. Deux grandes pièces garnies de chaises, une tribune ornée des drapeaux de la France, des Nations unies et de la francophonie. Le QG de campagne de François Asselineau.
En arrivant dans l'entrée où les journalistes commencent à affluer- autrefois indifférents voire presque moqueurs envers le candidat et son programme, ils ont visiblement compris que tout cela était très sérieux - on entend un responsable crier : «524 !» et la douzaine de fidèles partisans du président de l'UPR d'enchaîner avec des cris d'enthousiasme.
Enthousiastes, ils peuvent l'être. Leur candidat peut officiellement se présenter à l'élection présidentielle après avoir obtenu les 500 signatures nécessaires et même un peu plus.
Ancien proche de Charles Pasqua, passé par le RPF et l'UMP, François Asselineau, candidat «connecté avec les Français», mène depuis des mois une campagne intense sur le web et les réseaux sociaux. Son mot d'ordre : le Frexit.
Selon François Asselineau, quitter l'Union européenne, mais également l'OTAN, est vital pour la France qui doit retrouver une souveraineté perdue. La charte fondatrice de l'UPR, distribuée aux journalistes à leur arrivée est d'ailleurs formelle :
«Quelle que soit la présentation avantageuse, futuriste, utopique, ou édulcorée que l'on tente d'en faire, il est incontestable [...] que l'Union européenne a pour effet de soumettre les Français à un pouvoir d'origine étrangère, d'essence oligarchique, et non élu, dont, au fond, ils ne reconnaissent pas la légitimité. Si les Français ont parfois donné l’impression d’acquiescer à la "construction européenne" [...] cet accord apparent n’a jamais été obtenu que [...] par une intense pression psychologique menaçant nos concitoyens des pires conséquences en cas de refus. Jamais les Français n’ont été avertis, avec franchise et honnêteté, des conséquences négatives très concrètes qu’entraîneraient les transferts massifs de souveraineté auxquels on les sommait de consentir dans la hâte et l’imprécision [...]. Jamais nos compatriotes n’ont été mis en garde [...] sur le fait que, dorénavant, les grands choix stratégiques sur l’avenir de la France, en matière de politique étrangère et de défense nationale, dans les domaines sociaux, économiques, monétaires, environnementaux, etc., ne dépendraient plus de leurs votes. Et que, même s’ils se révélaient néfastes, ces choix décisifs leur seraient continûment imposés, de l’extérieur, par les conducteurs d’un attelage absurde, regroupant bientôt une trentaine d’États, où l’influence de la France est devenue marginale tandis que celle des États-Unis d’Amérique, par leurs relais d’influence, y est désormais écrasante».
«Je pense que je vais faire un score qui va surprendre», a prévenu lors de sa conférence de presse le candidat de l'UPR qui se décrit comme le candidat de «la libération nationale» et un «souverainiste», ce qui lui vaut d'être placé par certains politologues aux lisières de l'extrême droite sur l'échiquier politique.
Interrogé par RT France lors de la session questions-réponses pour savoir s'il donnerait un conseil de vote à ses militants en cas de non accession au second tour de la présidentielle, François Asselineau a réfuté en expliquant qu'il laisserait ses partisans et les Français plus généralement «voter en conscience».
Et d'ajouter, confiant : «Ne partez pas du principe que je serai nécessairement écarté du second tour». A suivre.