France

«Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron», la tribune qui entérine l'éclatement du PS

Des députés socialistes qui ont soutenu la politique du président lors de son quinquennat ne souhaitent pas se ranger derrière Benoît Hamon. Ils veulent rallier Emmanuel Macron, qu'ils pensent être le seul capable de faire face au Front national.

C'est un texte qui va faire couler beaucoup d'encre. Le journal Le Figaro publie sur son site une tribune envoyée par les députés du Parti socialiste (PS) Christophe Caresche et Gilles Savary à une quarantaine de parlementaires de l'aile droite du PS.

Intitulé «Pourquoi nous soutenons Emmanuel Macron», le document qui devait être rendu public le 10 mars, expose les arguments des députés qui veulent entraîner dans leur sillage les «réformateurs» du parti, dont font notamment partie les proches de Manuel Valls.

Après avoir fidèlement suivi la politique de François Hollande pendant cinq ans, ils estiment que se ranger derrière le vainqueur de la primaire de la gauche reviendrait à trahir leurs électeurs. Prenant acte de l'état actuel de la gauche, scindée en trois courants distincts avec Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Emmanuel Macron, ils l'estiment incapable de s'imposer lors de l'échéance électorale à venir.

Lire aussi : La «dimension christique» de Macron «fait peur» à ses opposants

Et selon eux «le contexte politique inédit», couplé à la «radicalisation du débat public», met à mal «la mécanique tranquille de l'alternance gauche-droite». Ils s'inquiètent que le «front républicain» ne joue désormais plus son rôle de digue anti-Front national (FN) compte tenu de l'ampleur des clivages politiques et moraux.

A leurs yeux, seul l'ancien employé de la banque Rothschild est capable de rassembler les électeurs républicains, et représente donc l'espoir d'un renouveau politique.

Interrogé par Le Figaro, Christophe Caresche parle d'une «correspondance privée», ajoutant que rien n'était pour l'heure arrêté. Si Gilles Savary a déjà sauté le pas et officiellement rejoint l'ancien ministre de l'Economie, de nombreux autres députés socialistes sont en revanche toujours dans l'hésitation.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, avait mis en garde début février les élus socialistes qui parraineraient la candidature du leader d'En Marche !, expliquant qu'ils seraient «bien sûr» exclus du parti.  

Lire aussi : Les soutiens de Macron personae non gratae aux réunions du groupe socialiste à l'Assemblée nationale