La campagne repart : le comité politique du parti Les Républicains (LR) a apporté à l'unanimité son soutien à François Fillon, a déclaré à l'issue de la réunion du 6 mars le président du Sénat Gérard Larcher. Une vingtaine de ténors du parti s’étaient rassemblés en présence du champion de la droite, au siège parisien de LR, afin d’évaluer la situation après la crise provoquée par l'affaire des emplois présumés fictifs des proches de François Fillon.
Ce dernier a «mis fin aux hésitations, le débat est clos», a indiqué Gérard Larcher, avant d’ajouter : «Il faut maintenant rassembler. Les sondages sont mauvais. Il y a à faire.»
L’intéressé, de son côté, a estimé que l’énième déclaration de non-candidature d’Alain Juppé, dans la matinée du 6 mars, confirmait son statut d’unique présidentiable à droite. «Le retrait d'Alain Juppé a confirmé qu'il n'y avait pas de plan B, il est temps maintenant que chacun se reprenne ! [...] Nos électeurs ne pardonneraient pas à ceux qui entretiennent le poison de la division», a lancé François Fillon, lors de la réunion politique.
Au lendemain du rassemblement de soutien à sa candidature au Trocadéro de Paris, l’ex-Premier ministre a estimé que celui-ci confirmait la légitimité qu’il tirait de la primaire de la droite et du centre. «J’appelle toutes les femmes et les hommes de bonne volonté à se rassembler, à respecter le message que nos électeurs ont exprimé lors de la primaire et à s’unir autour de ma candidature qui est la seule légitime», a-t-il martelé.
Le candidat à l’investiture suprême a en outre admis avoir «peut-être trop dramatisé» à l'occasion de sa convocation chez les juges», et a accepté de rencontrer Nicolas Sarkozy et Alain Juppé le lendemain, le 7 mars, à la proposition de l'ex-chef de l'Etat. «Mais il faut que ce soit vite. On ne va pas laisser les feuilleton durer éternellement», a néanmoins ajouté l’ancien chef du gouvernement.
Wauquiez et NKM derrière Fillon... mais inquiets de ses rapports avec les centristes
L’opiniâtreté de François Fillon a convaincu les barons de la droite, tels que Kosciusko-Morizet et Laurent Wauquiez, à tourner la page des interrogations sur un éventuel plan B. Toutefois, l’une comme l’autre ont estimé que leur champion devait faire plus d’efforts pour ménager les centristes, alors que l’UDI a annoncé la semaine dernière rompre avec la campagne Fillon.
«Il faut que tout le monde puisse se retrouver à l'aise dans la campagne. Que le meeting du Trocadéro soit organisé pour partie par Sens commun n’est pas acceptable. Et il faut mettre fin aux prises de paroles agressives et excluantes de certains, notamment à l'égard des centristes», a ainsi déclaré lors de la réunion «NKM», tandis que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes – pourtant généralement associé à l’aile droite du parti – a appelé à «éviter d’exclure le centre par des propos agressifs».
Déjà fragilisé par les révélations du Canard enchaîné, François Fillon a perdu de nombreux soutiens la semaine dernière, après avoir annoncé qu'il refusait de se retirer de la course à la présidentielle, alors même que les juges d'instruction l'ont convoqué le 15 mars.