Après la défection de nombreux soutiens de François Fillon, dont Bruno Le Maire et ses partisants ainsi que les juppéistes, les prises de contacts se multiplient au sein du parti Les Républicains (LR). Avec pour sujet l'avenir de la candidature de François Fillon qui apparaît de plus en plus fragile, notamment après le désaveu de son propre porte-parole, Thierry Solère, et d'une partie des Jeunes avec Fillon.
Au sein du parti, les grandes manœuvres continuent, dans une relative confidentialité. Gérard Larcher, président du Sénat, et Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains, ont ainsi rencontré Nicolas Sarkozy en fin de matinée ce 3 mars, afin de réfléchir à la manière dont il faudrait «s'organiser très vite», en cas de retrait de François Fillon, a indiqué à l'AFP une source proche du parti.
L'entourage de l'ex-chef de l'Etat a confirmé cette rencontre à l'AFP, qui s'est tenue «à la demande» de Gérard Larcher et Bernard Accoyer. Nicolas Sarkozy s'était également entretenu par téléphone dans la matinée avec François Fillon, a indiqué la même source. «A la place qui est la sienne aujourd'hui, la seule chose qui préoccupe Nicolas Sarkozy, c'est le sort de la France et l'unité de sa famille politique», ajoute la même source, «si Fillon est amené à démissionner, celui qui tient le plus la corde pour le remplacer est Alain Juppé», en faveur de qui les parrainages affluent au Conseil constitutionnel.
Selon une autre source citée par l'AFP, «Larcher et Accoyer se font des noeuds au cerveau pour savoir comment se positionner pour que la crise ne soit pas irréparable. Ils estiment qu'il y a un vrai risque Le Pen. Le week-end sera déterminant. Ils ne disent rien publiquement mais pour eux, la situation actuelle est intenable».
Le meeting du Trocadéro comme deadline ?
«Fillon ne parlera pas avant dimanche soir», croit savoir la même source, alors qu'un rassemblement de soutien au candidat doit se tenir le 5 mars 2017 au Trocadéro à Paris.
Selon un ex-ministre qui déplore «le pilonnage» contre François Fillon, il y a actuellement «beaucoup d'intoxication. Le bon timing pour Fillon, c'est dimanche soir», après la réunion des soutiens de la société civile, samedi à Aubervilliers, «devant qui il va parler de son programme», et le meeting du Trocadéro.
«Quoi qu'il arrive, ce n'est pas de l'extérieur» que le candidat se laissera dicter ce qu'il a à faire, «il est capable de prendre position lui-même devant son public», ajoute-t-il.
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