Tout est parti d’un communiqué publié sur les réseaux sociaux le 2 mars. Le député LR du Rhône Georges Fenech a en effet appelé les maires, conseillers régionaux, députés et sénateurs à «faire parvenir sans délai au Conseil constitutionnel, leur parrainage en faveur d'Alain Juppé».
L’invitation n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque le député de Seine-et-Marne Franck Riester, qui avait été l'un des premiers à suivre la défection de Bruno Le Maire, lui a emboîté le pas, envoyant lui aussi son formulaire.
«Dans la situation actuelle, je souhaite que la candidature d’Alain Juppé puisse se concrétiser au plus tôt» a quant à lui indiqué le président Les Républicains du conseil départemental de la Loire Bernard Bonne, dans un communiqué.
Comme aux Jeux olympiques, quand le vainqueur est convaincu de dopage, c’est le deuxième qui récupère la médaille d’or
Un avis que partage également le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau, qui a co-signé avec une vingtaine d'élus de droite un appel demandant à François Fillon de «retirer sa candidature». Et pour remplacer ce dernier, l'édile a sa petite idée. «Nous pensons beaucoup à Alain Juppé. Il a été finaliste de la primaire. Comme aux Jeux olympiques, quand le vainqueur est convaincu de dopage, c’est le deuxième qui récupère la médaille d’or», confie-t-il dans un entretien au journal Le Parisien.
Juppé «prêt» à faire son retour ?
Quant au principal dauphin, qui assurait il y a quelques semaines qu'il ne remplacerait pas François Fillon, il aurait changé d'avis, se disant «prêt» à se relancer dans la course à la présidentielle, écrit le quotidien Libération, citant une source proche du maire de Bordeaux. Ce dernier aurait toutefois insisté sur sa loyauté, et attendrait une demande de François Fillon pour revenir sur le devant de la scène.
Un cas de figure qui n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour, puisque le gagnant de la primaire de la droite et du centre a annoncé qu'il ne renonçait pas à sa candidature, malgré sa probable future mise en examen, décision qui a entraîné la défection de plusieurs dizaines de ses soutiens.
Les internautes, eux, sont perplexes
Du côté de Twitter, ce possible rebondissement a laissé certains internautes penseurs, l'un s'étonnant par exemple que «pour certains le plan B, pour remplacer Fillon soupçonné pour des emplois fictifs, c'est Juppé... déjà condamné pour emploi fictif.»
«Ave[c] Fillon, la droite est désormais sûre de perdre. Alors, adieu Fillon ? Le problème, c'est qu'avec Juppé, elle n'est pas certaine de gagner», a analysé le vice-président du parti souverainiste Debout la France.