France

La droite accuse le gouvernement de faire fuiter dans la presse des éléments de l'affaire Fillon

François Fillon serait, selon son porte-parole Thierry Solère, victime d'une «instrumentalisation» organisée par les journalistes, lesquels profiteraient de l'appui du gouvernement. A gauche, on raille une «tentative de diversion grossière».

Le 27 février sur CNews, Thierry Solère, porte-parole de François Fillon, candidat Les Républicains (LR) à la présidentielle, a accusé le gouvernement d'«organiser des fuites dans la presse» en lien avec l'affaire des emplois fictifs présumés de l'épouse de l'ex-Premier ministre.

Il s'agit selon lui d'une manœuvre de l'exécutif «pour essayer de parasiter la présidentielle.» «Dans le fonctionnement de nos institutions, qu'est-ce qui ne va pas ? Ce n'est pas que la justice fasse son travail, je suis attaché à son indépendance», a-t-il souligné, avant de faire remarquer : «Ce qui ne va pas, c'est qu'à 55 jours de l'élection, les PV d'audition des uns ou des autres se retrouvent dans le journal sous la signature de deux journalistes dont on connaît la proximité, notamment avec François Hollande».

Il a précisément cité les journalistes du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, auteurs du livre de confidences du président, tout en dénonçant «le risque de l'instrumentalisation» que la proximité entre ces journalistes et le Parti socialiste fait à ses yeux planer sur l'élection. 

Une «tentative de diversion grossière» pour la gauche

A gauche, les accusations portées par le camp de François Fillon contre l'exécutif, soupçonné d'organiser une cabale médiatique à l'encontre de leur candidat, sont rejetées en bloc. Le 26 février, à peine le meeting des Républicains terminé, le ministre de l'Intérieur Bruno Leroux avait déclaré que ces allégations étaient «une tentative de diversion grossière de la part d’un ancien Premier ministre n'ayant plus aujourd’hui comme défense que de critiquer les Institutions et ceux qui les servent.»

Jean-Jacques Urvoas, ministre de la Justice, a dénoncé le 27 février sur France 2 les éléments de langage de la droite et la stratégie de défense du camp Fillon, qui consiste à remettre en cause l'indépendance de la justice et la collusion entre les journalistes et le gouvernement.

Alors que François Fillon avait évoqué un «coup d'Etat institutionnel» à son égard, puis une «quasi-guerre civile», le Garde des sceaux s'est interrogé : «Ce sera quoi demain ? Extermination des programmes ?»

Alors que le Parquet national financier (PNF) a décidé d'ouvrir le 24 février une information judiciaire concernant l'affaire des emplois présumés fictifs de Penelope Fillon, l'épouse du candidat LR à la présidentielle, ce dernier peine à relancer sa campagne.

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