France

«Chez nous» : à Hénin-Beaumont, des militants frontistes protestent contre le film anti-FN

Alors que le long-métrage «Chez nous» récemment sorti dans les salles a scandalisé le Front national par son aspect caricatural qu'il livre du parti à la flamme, des habitants de Hénin-Beaumont ont décidé de protester devant le cinéma de la ville.

Un groupe de militants du Front national (FN) a manifesté le 22 février devant un cinéma d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais pour protester contre le film Chez nous qui caricature selon eux une campagne pour les municipales d'un parti qui ressemble fortement au FN.

«On veut montrer notre opposition à ce film irréel qui ne représente ni le FN ni ses électeurs», a expliqué Laurent Dassonville, responsable du parti pour le canton d'Avion, dans le Pas-de-Calais. Il estime qu'il est «anormal qu'on autorise la diffusion d'un tel film, hostile au FN en pleine période électorale». 

Munis d'une banderole sur laquelle on peut lire «Oui, on est chez nous», ornée du logo du parti à la flamme, ainsi que de drapeaux français, les militants, dont certains distribuaient des tracts en faveur de Marine Le Pen, n'empêchaient pas, cependant, les spectateurs d'accéder à la salle de cinéma. Le film devait y être projeté au cours de trois séances, dans l'après-midi du 22 février.

«On n'est pas là pour empêcher la diffusion du film que les gens jugeront eux-mêmes. On est dans un lieu culturel que l'on respecte, mais on montre notre mécontentement», a poursuivi Laurent Dassonville, promettant que d'autres actions de ce genre auront lieu dans la région et particulièrement «dans le bassin minier».

Le long métrage Chez nous se déroule dans une ville imaginaire du Pas-de-Calais baptisée Hénard. Notons que Hénin-Beaumont, fief du FN, s'appelait auparavant Hénin-Liétard. La ressemblance est donc criante.

Dans le long métrage, une infirmière, Pauline Duhez (jouée par Emilie Dequenne), connue dans la ville et appréciée par ses patients, est approchée par des dirigeants d'un parti qui se veut d'extrême droite et appelé le Bloc patriotique.

On lui propose la tête de liste aux municipales, aux côtés de la dirigeante du parti. Au départ hésitante, Pauline va se laisser séduire par ce parti dont elle pense qu'il peut aider les ouvriers.

La dirigeante du parti, Agnès Dorgelle (Catherine Jacob), a, elle aussi, une ressemblance flagrante avec Marine Le Pen : blonde, à forte carrure et au discours musclé. Elle reste cependant un personnage secondaire.

«Pauvre Marine Le Pen, qui est caricaturée par ce pot à tabac de Catherine Jacob. Un sacré navet en perspective», s'était insurgé fin décembre 2016 sur Twitter le maire d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, vice-président du FN.

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