«Voulant faire une réponse exceptionnelle à une situation exceptionnelle», en France, François Bayrou a proposé à Emmanuel Macron son ralliement.
«Parce que le risque est immense, parce que les Français sont désorientés et souvent désespérés, j'ai décidé de faire à Emmanuel Macron une offre d'alliance», a-t-il déclaré. Le président du MoDem s'inquiéte en effet d'une «dispersion des voix» et de la montée de l'«extrême droite».
«Peut-être le projet de dépassement des clivages que je porte depuis 15 ans va-t-il se réaliser», a fait valoir le maire de Pau, jugeant qu'Emmanuel Macron était «brillant».
Soutien sous réserves
François Bayrou a toutefois conditionné son soutien à une moralisation de la vie politique, de même qu'à une meilleure représentation politique des Français. Il est inacceptable que «deux tiers des Français» ne soient pas représentés au Parlement, a-t-il déclaré, exigeant en retour d'une alliance entre le MoDem et En Marche, «une véritable alternance, un vrai changement des pratiques et des orientations et non pas un recyclage des pratiques antérieures».
Autre exigence du dirigeant centriste, qu'Emmanuel Macron prévoie dans son programme «une loi de moralisation de la vie politique, en particulier de lutte déterminée contre les conflits d'intérêts».
Bayrou.fr n'annonçait donc pas sa candidature
La déclaration de François Bayrou a pris la rumeur à contre-pied. Cette dernière affirmait qu’il présenterait sa candidature, après l’apparition d’un site de campagne, Bayrou.fr, disparu depuis. Sur la page, qui n’a été en ligne que durant quelques minutes, on pouvait voir le candidat poser à côté du slogan : «Les Français sont mûrs pour des temps nouveaux». En dessous, le visiteur pouvait s’inscrire pour «suivre la campagne».
Selon plusieurs médias français, il s’agissait là d’une bourde de l’équipe de communication du centriste, qui aurait ainsi «spoilé» l’annonce de sa candidature. L’erreur a été repérée et le site redirige désormais les internautes vers la page du parti de François Bayrou.
Fin des tergiversations
Selon Le Point, François Bayrou et Emmanuel Macron se seraient rencontrés le 21 février 2017 afin de parvenir à un accord. Le président du MoDem aurait demandé plusieurs circonscriptions au candidat du mouvement En Marche !, en échange de son soutien. Un accord qui permettrait à François Bayrou de pouvoir constituer un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale après les législatives.
C'est donc la fin d'un suspense savamment entretenu par François Bayrou, le troisième homme de la campagne présidentielle de 2007. En décembre 2016, il laissait encore planer le doute, déclarant sur France 2 : «Je n'exclus rien, je ne ferme aucune porte». Un temps, la possibilité d'une alliance contre Emmanuel Macron avait été évoquée par le Canard Enchaîné. François Bayrou avait nié farouchement, parlant d'une «intox intégralement bidon». Pourtant, en septembre 2016, le dirigeant centriste ne semblait pas d'accord en tout point avec le «projet de société» d'Emmanuel Macron.
Les variations de François Bayrou n'ont pas échappé aux internautes, Ces derniers ont exhumé des tweets pour le moins évocateurs de quelques divergences que le président du MoDem semblait alors considérer comme irréductibles.
A noter que ceux des utilisateurs de réseaux qui ont répondu au petit sondage, artisanal mais finalement efficace, ont vu juste et prédit, encore une fois, correctement l'avenir.
Lire aussi : François Bayrou en passe de se lancer dans une quatrième course à la présidentielle ?