France

Violences policières, émeutes en Seine-Saint-Denis... «L'affaire Théo» secoue les politiques

Diverses personnalités politiques ont adressé leur soutien au jeune homme, hospitalisé des suites de son interpellation, tout en conspuant les violences policières. D'autres ont préféré pointer du doigt les émeutes que cet événement a suscitées.

«L'affaire Théo», du nom du jeune homme de 22 ans qui a fait l'objet d'une très violente interpellation le 2 février, continue d'interpeller le milieu politique français. 

Alors que le président de la République se rendait au chevet de Théo, le 7 février, celui-ci a appelé à la fin des émeutes nocturnes qui se succèdent en Seine-Saint-Denis depuis son arrestation. «Stop à la guerre, les gars», a lancé le jeune homme depuis son hôpital – une réaction jugée digne et responsable par François Hollande.

Le message de Théo a également été applaudi, entre autres, par le député socialiste Daniel Goldberg…

… ainsi que par l’humoriste Stéphane Guillon, qui a salué un témoignage « fort, digne, face à la barbarie monstrueuse des quatre policiers».

En outre, le maillot de l’Inter de Milan que portait Théo dans sa chambre d'hôpital a tapé dans l’œil du club de football italien, qui selon la presse transalpine, «s’est aussitôt démené pour contacter le garçon» afin de l’inviter à assister à un match à Milan.

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Messages de soutien à Théo et dénonciation des violences policières à gauche

Les messages de soutien à Théo se sont multipliés dans les jours qui ont suivi la publication d’une vidéo de son interpellation violente par le Parisien, le 4 février. Le candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, par exemple, a exprimé sa solidarité avec la famille de l’homme de 22 ans, et a prôné «l’expulsion des tortureurs» de la police républicaine.

Le socialiste Benoît Hamon, lui, a dénoncé les «violences inacceptables» subies par Théo, tout en souhaitant qu’une enquête rapide soit réalisée afin de permettre «l’apaisement» – en référence, certainement, aux émeutes nocturnes de Seine-Saint-Denis.

La violence dont ont fait preuve les policiers ayant interpellé Théo n'a pas été dénoncée que par des personnalités de gauche : au micro de RTL, le président de la région Paca (Les Républicains) Christian Estrosi a fustigé «quelques voyous de la police», qui méritent d'être sanctionnés «extrêmement lourdement».

Le leader du mouvement «En Marche !» Emmanuel Macron a quant à lui exprimé sa confiance dans la justice française pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Outre la sphère politique, Théo a par ailleurs eu droit au soutien de l’acteur Tahar Rahim, qui l’a décrit sur Twitter comme une victime de «violences inacceptables»…

… mais aussi du rappeur Seth Gueko, qui a estimé que «le très haut» ne pardonnerait jamais aux policiers ayant blessé gravement le jeune homme.

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Les émeutes en Seine-Saint-Denis décriées par le Front national

Du côté du Front national, les responsables politiques ont refusé toute dénonciation hâtive des policiers ayant interpellé le jeune homme. «On ne sait pas dans quel contexte cette arrestation a eu lieu, donc se baser comme ça sur des images, c'est quand même assez périlleux», a déclaré le 7 février sur LCI la présidente du parti, Marine Le Pen, alors qu’on l’interrogeait sur l’événement. «Mon principe de base, c'est d'abord : je soutiens les forces de police et de gendarmerie, sauf démonstration par la justice qu'ils ont commis un délit ou un crime», a-t-elle également fait savoir, avant de pointer du doigt les émeutes se multipliant dans les villes de Seine-Saint-Denis.

Même son de cloche du côté du vice-président du Front national, Florian Philippot, qui a rappelé sur Twitter qu’il revenait à la justice de juger les policiers accusés. «Mais rien ne peut justifier les inacceptables violences de racailles à Aulnay !», a-t-il ajouté.

Dans la nuit du 7 au 8 février, de nouvelles violences ont éclaté, pour le quatrième soir consécutif, dans des villes du département de Seine-Saint-Denis.

Gravement blessé au niveau du rectum lors de son interpellation, le jeune Théo a dû être opéré et s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). A la suite de cette arrestation d'une rare brutalité, un policier a été mis en examen pour viol et trois de ses collègues pour violences volontaires en réunion.

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