Située à Aix-en-Provence, la mosquée Dar-es-Salam, fermée le 1er février, est la première a faire l'objet de cette mesure dans le département des Bouches-du-Rhône, dans le cadre de l'état d'urgence, a précisé une source policière à l'AFP.
La décision de fermeture de cette mosquée dite du Calendal, qui accueillait environ 300 fidèles lors du prêche du vendredi, «a été prise et notifiée, comme la loi le prévoit, par le préfet de police des Bouches-du-Rhône», a informé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.
«Le responsable de cette mosquée prônait une idéologie radicale appelant à la discrimination, à la haine ainsi qu’à l’animosité à l’égard des autres. Tendant à rejeter l’autorité de l’Etat, la laïcité, la démocratie et les constitutions contraires à la loi divine, il véhiculait ainsi un message contraire aux valeurs de la République et susceptible de constituer le terreau d’atteintes à la sécurité et à l’ordre publics», précise le communiqué.
L'imam de cette mosquée se livrait, toujours selon le ministère, à «un prosélytisme particulièrement actif voire agressif, exerçant une forme de pression sociale sur les habitants du quartier». Les autorités s'inquiétaient notamment de la fréquentation du lieu par «des individus adeptes d’un islam radical, entretenant des relations avec d’autres individus connus pour leur radicalisation et leur proximité avec des personnes prônant le djihad».
Dans son arrêté, consulté par l'AFP, le préfet de police des Bouches-du-Rhône décrit la mosquée comme un «lieu de référence influent de la mouvance salafiste», qui accueille également «des femmes revêtues du voile intégral». L'imam s'était notamment insurgé contre l'appel du conseil régional du culte musulman à participer à une messe dans une église après l'attentat contre le père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016.
Depuis novembre 2015, 20 lieux de culte musulmans (mosquées et salles de prière) ont été fermés, dont 14 au titre de l’état d’urgence. La mosquée Dar-es-Salam vient allonger cette liste.