France

Médiapart affirme que François Fillon a perçu de l'argent détourné lorsqu'il était sénateur

Après l'affaire du PenelopeGate et les soupçons d'emploi fictif qui portent sur sa femme, François Fillon pourrait se retrouver au milieu d'une nouvelle affaire embarrassante. Celle de fonds publics détournés au Sénat par plusieurs sénateurs UMP.

Il est déjà dans le pétrin, mais pourrait l'être encore plus. Samedi 28 janvier, Médiapart a publié un article-révélations dans lequel il affirme que le candidat Les Républicains à la présidentielle et député de Paris a bénéficié de fonds publics détournés alors qu'il était sénateur. Au terme de son enquête, Médiapart révèle que François Fillon aurait notamment récupéré pour lui-même une partie des crédits qui servent normalement à rémunérer des assistants, le tout au moyen d'un système de commissions occultes mis en place et partagé par plusieurs sénateurs UMP. 

Le candidat à la présidentielle aurait ainsi bénéficié de près de 25 000 euros. Si le Sénat tolère que les parlementaires délèguent à leur groupe politique, structure qui se charge d'organiser le travail entre élus d'une même étiquette, l'argent non utilisé dont ils disposent pour rémunérer leurs assistants, il n'accepte pas que les sénateurs se mettent cet argent dans les poches. Or, c'est justement ce qui se serait passé entre 2003 et 2014, lorsque des sénateurs UMP (l'ancien nom du Parti Les Républicains) auraient récupéré pour eux-mêmes un tiers du crédit reversé au groupe politique. 

«Selon les années et les courants politiques auxquels appartenaient les bénéficiaires, ces sommes ont pu suivre divers circuits, être directement distribuées par le groupe UMP ou bien transiter par une association fantoche baptisée Union républicaine du Sénat (URS), plus discrète, qui se chargeait de signer les chèques», explique Mediapart.

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Mediapart révèle qu'une information judiciaire est en cours, visant plusieurs sénateurs UMP qui viennent «d’être mis en examen pour "recel de détournements de fonds publics"». François Fillon, lui, n'est pas visé par cette enquête car il était sénateur de 2005 à 2007, et les faits étudiés par les enquêteurs sont postérieurs à 2009.

«Mais d’après des témoignages et des documents comptables de l’époque, le sénateur Fillon a bien bénéficié de ce mécanisme clandestin de captation de fonds publics au cours de son mandat», écrit le site d'investigation, qui détaille le fonctionnement de ces commissions occultes. 

Après le malaise de l'affaire des emplois fictifs accordés à sa femme Pénélope, dont l'a récemment accusé Le Canard enchaîné, cette nouvelle affaire douteuse révélée par Médiapart pourrait porter un nouveau coup dur à la campagne de François Fillon bien placé dans les sondages à trois mois du premier tour. Les accusations du journal d'investigation sont publiées la veille du grand meeting que le candidat tiendra à La Villette. 

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