France

Perquisition et remise de déclarations de patrimoine : l'enquête sur le «Penelope Gate» progresse

A quelques mois de la présidentielle, le candidat de la droite et son épouse, accusée d'avoir bénéficié d'emplois fictifs, sont dans le viseur de la justice, qui est désormais en possession des déclarations de patrimoine de François Fillon.

La déclaration de patrimoine de François Fillon entre les mains des enquêteurs

La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), interrogée par l'AFP, a indiqué le 28 janvier qu'elle avait transmis à la justice les déclarations de patrimoine et d'intérêt effectuées par François Fillon comme député, sénateur et ministre. Celles-ci doivent attester de la véracité du travail de sa femme.

La HATVP a confirmé avoir reçu une réquisition judiciaire lui enjoignant de transmettre le dossier de François Fillon, mais n'a pas souhaité donner davantage d'informations sur la démarche des enquêteurs.

Plusieurs auditions ont également déjà eu lieu, notamment celle de Christine Kelly, biographe de François Fillon.

Une perquisition à La Revue des deux mondes

Citant des sources proches du dossier, l'AFP a par ailleurs rapporté qu'une perquisition avait eu lieu le soir du 26 janvier à Paris au siège de La Revue des deux mondes.

Selon l'une des sources, la perquisition se serait déroulée en présence du propriétaire de la revue littéraire, l'homme d'affaires milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière, 76 ans, et ami de longue date de François Fillon.

Après les révélations du Canard enchaîné, le parquet national financier a ouvert le 25 janvier une enquête préliminaire pour «détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits». Selon le palmipède, Penelope Fillon a été employée comme attachée parlementaire de son mari, ce qu'il a confirmé, et comme salariée de La Revue des deux mondes, fondée en 1829.

L'épouse du candidat de la droite à la présidentielle aurait touché environ 500 000 euros bruts comme attachée parlementaire de François Fillon et de son suppléant, pendant environ neuf ans, entre 1998 et 2013 et 5 000 euros bruts mensuels pour son travail littéraire, entre mai 2012 et décembre 2013. Les enquêteurs s'interrogent sur la réalité de ces emplois.

L'épouse de François Fillon a «bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture», mais «à aucun moment [...] je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire», a déclaré Michel Crépu, qui dirigeait à l'époque La Revue des deux mondes, dans les colonnes du Canard.

Il a été entendu le 27 janvier par les enquêteurs de la police judiciaire en tant que témoin.

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