«Je tiens à dire à ceux qui ont la haine dans le bide et dans la tête que Bilal est un très beau prénom», a confié Benoît Hamon à ses sympathisants après le débat qui l'a opposé à Manuel Valls, au sujet de son surnom, Bilal Hamon, que certains de ses opposants lui aurait décerné. En cause ? Sa présupposée sympathie pour le communautarisme musulman.
Il y a quelques jours, le journal Libération avait assuré qu'un ministre du gouvernement, sous anonymat, avait accusé Benoît Hamon d'être «le candidat des Frères musulmans». Ces accusations ont été reprises à demi-mots par son challenger au micro d'une radio communautaire juive.
«Quand Benoît Hamon s'en prend à des personnalités, en parlant de laïcité douteuse et qu'il met dans le même paquet Alain Finkielkraut, Caroline Fourest ou Mohamed Sifaoui, là oui d'une certaine manière il fait référence à la campagne du CCIF, de cette organisation qui cherche à faire croire que dans notre pays il y a une islamophobie [...] d'Etat», a dénoncé Manuel Valls lors de son passage sur radio J.
«Et notamment par exemple l'état d'urgence ferait partie [...] de ce racisme d'Etat. Et ça, il ne peut pas y avoir la moindre compromission. Quand l'un de ses porte-parole, Alexis Bachelay, se réunit avec le CCIF pour dénoncer l'état d'urgence, on voit bien qu'il y a une ambiguïté insupportable», a poursuivi l'ancien Premier ministre.
«Cette affirmation est totalement mensongère», a répliqué Alexis Bachelay dans un communiqué. Reconnaissant avoir invité à cette réunion du 12 janvier 2016 le porte-parole du CCIF Yasser Laouti, Alexis Bachelay affirme, extrait vidéo à l'appui, s'y être prononcé «pour la mise en place de l’état d’urgence».
Florian Philippot accusé
Au micro de Jean-Jacques Bourdin, le 26 janvier, Benoît Hamon a accusé le numéro deux du Front national d'être à l'origine du sobriquet dont il est affublé. «Je regrette que Florian Philippot et ses amis des sites d'extrême-droite reprennent ces arguments, me baptisent Bilal Hamon comme on avait baptisé "Farid" Fillon et "Ali" Juppé», a-t-il assuré.
L'intéressé a nié l'avoir qualifié ainsi, rappelant simplement avoir dénoncé son relativisme à l'encontre du reportage de France 2 sur un café de Sevran n'acceptant les femmes. «Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes…», avait affirmé le candidat à la primaire de la gauche.