Au jour de l'entrée en fonction officielle du nouveau président des Etats-Unis, les médias français semblaient loin d'avoir renoncé à leur peur et à leur mépris pour l'ex-candidat républicain : vendredi 20 janvier, alors que Donald Trump prêtait serment devant le Capitole, L'Obs publiait un article intitulé, avec mesure : «60 bonnes raisons de détester Donald Trump» (dont : «Il a des goûts de chiottes question déco»...).
Dans la même veine, slate.fr (se basant sur la version américaine du site) a choisi de lister, le même jour, les «choses terrifiantes que Donald Trump pourrait faire». Parmi elles, le lecteur pouvait découvrir des mesures (hypothétiques) véritablement effrayantes telles que l'expulsion d'immigrés clandestins, l'abaissement du taux maximal d'imposition ... ou la signature d'un pacte de non-agression avec la Russie !
Quelques heures avant, le site cofondé par Jacques Attali et Jean-Marie Colombani avait déjà publié un article au titre inquiétant : «Voici comment Trump peut maintenant déclencher l'arme nucléaire».
Mediapart non plus n'a pas caché ses craintes face à l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, barrant sa page d'accueil, samedi 21 janvier, des mots : « Le "Trump Power", un danger américain».
Moins sombre, Libération a préféré opter pour la moquerie, en ouvrant ses colonnes, à la veille de la passation de pouvoir, à un universitaire qualifiant le nouveau chef d'Etat d'«Ubu président» (en référence au personnage littéraire de roi grotesque inventé par Alfred Jarry).
Le discours de prestation de serment lui-même n'a semble-t-il pas permis de dissiper les craintes d'une partie de la presse française, le journal 20 Minutes évoquant à l'issu de celui-ci une allocution «sombre [qui] divise l'Amérique», et L'Obs un «discours anxiogène».
La site de la chaîne de télévision publique française FranceInfo, enfin, a ni plus ni moins titré un article : «Etats-Unis : quatre façons d'entrer en résistance contre Donald Trump », alors que le président-élu entrait en fonction...
De nombreux médias anglo-saxons toujours hostiles à Trump
Sans surprise, les médias anglo-saxons, qui avaient massivement pris parti contre le candidat républicain durant la campagne présidentielle américaine, ont pour bon nombre d'entre eux accueilli de manière dramatique l'investiture de Donald Trump.
Attisant l'épouvante liée au nouveau président, le quotidien britannique de centre-gauche The Guardian a par exemple qualifié dans un éditorial la cérémonie du 20 janvier de «déclaration de guerre politique».
Enfonçant le clou, un contributeur invité par le journal a fait savoir que «sous le président Trump, nous [allions] entrer dans un âge de confrontation mondiale»...
Au Royaume-Uni, toujours, The Independent a laissé deviner sa panique face à l'avènement de Donald Trump, indiquant en une : «Sauve-nous, Dieu» (une référence aux mots devant être prononcés par le président lors de la prestation de serment).
De l'autre côté de l'Atlantique, le prestigieux New York Timesa moqué «Monsieur téléréalité [arrivant] à Washington» (Donald Trump ayant animé l'émission de téléréalité «The Apprentice»), tandis que CNN, sans grande surprise, a dénoncé un discours d'investiture «purement populiste».
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