Le réalisateur franco-polonais Roman Polanski présidera la 42e cérémonie des César, qui se déroulera le 24 février à la salle Pleyel à Paris, a annoncé le 18 janvier l'Académie des arts et techniques du cinéma.
Immédiatement, les réactions d'indignation ont afflué sur Twitter, les internautes ne comprenant pas comment Polanski, qui a été condamné pour une affaire de viol sur mineur datant de 1977 et dont les Etats-Unis exigent l'extradition depuis 40 ans, puisse recevoir un tel honneur.
Beaucoup de twittos n'ont pas manqué de faire un lien entre le réalisateur de renom et le présentateur vedette Jean-marc Morandini, lui aussi touché par une affaire sordide de corruption de mineur. En effet, l'enquête ouverte pour «harcèlement sexuel» sur les castings controversés pour une websérie produite par ses soins a été classée sans suite par le parquet de Paris mercredi 18 janvier.
Ainsi, les twittos déplorent le laxisme dont fait preuve la France.
Certains internautes ont même souhaité interpeller les acteurs devant participer à la cérémonie en février prochain, afin qu'ils boycottent le prestigieuse soirée, pour protester contre l'impunité de Roman Polanski.
Un violeur qui n'a pas payé pour son crime : telle est la façon dont certains dépeignent le réalisateur franco-polonais de 83 ans.
Artiste accompli et figure majeure du cinéma mondial, le réalisateur de Rosemary's Baby, Chinatown ou encore Lunes de Fiel, a vu sa carrière marquée par une affaire de viol présumé d'une mineure remontant à 40 ans. La justice américaine le poursuit depuis pour ces accusations et réclame sans relâche son extradition.
Depuis 1977, Roman Polanski, alors âgé de 44 ans, est poursuivi pour une affaire de crime sexuel sur une mineure de 13 ans. L'adolescente, Samantha Gailey, a déclaré avoir été violée sous l'emprise de l'alcool et de drogue alors qu'elle avait été sélectionnée pour une séance de photos pour le magazine Vogue. Durant la séance, Roman Polanski lui a fait boire du champagne avec un sédatif, le méthaqualone, très utilisé à l'époque comme drogue récréative, avant de la contraindre à un rapport sexuel.
Le 27 septembre 2009, alors qu'il se rend à un festival de cinéma en Suisse, il est arrêté par la police à Zurich, rattrapé par l'affaire. Libéré par les autorités suisses, ces dernières refuseront de l'extrader, le 12 juillet 2010.
Sous le coup d'un mandat d'arrêt américain lancé en 1978, il n'est jamais revenu aux Etats-Unis.