France

Hausse de 4,6% des titres de séjour délivrés en France : un appel d'air migratoire ?

En 2016, la France a délivré 4,6% de titres de séjour de plus qu'en 2015, conséquence de l'arrivée des réfugiés. Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs fait état d'une baisse du nombre de visas délivrés après les attentats.

La France a délivré 227 550 titres de séjour à des étrangers l'an dernier, soit une hausse de 4,6% sur un an, selon le rapport provisoire sur l'immigration de la Direction générale des étrangers en France (DGEF).

Sur l'asile, la DGEF a confirmé la hausse de 6,5% (à 85 244) des demandes enregistrées à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) l'an dernier. Le ministère de l'Intérieur a souligné que le nombre de titres de séjour accordés aux demandeurs d'asile était en hausse de 41%, à 32 300 titres concernant le motif «humanitaire». 

Dans le même temps l'immigration économique a augmenté de 9,4% à 22 600 titres, une hausse jugée «non négligeable» par la place Beauvau. 

Principal motif d'admission au séjour, l'immigration familiale a reculé de 2,3% à 88 000 titres. Le regroupement familial stricto sensu (étrangers en situation régulière en France depuis 18 mois et faisant venir leur famille) ne concerne toutefois qu'une part modeste du total. Il était de l'ordre de 11 500 en 2015, mais les chiffres pour 2016 ne sont pas encore connus. Les Français faisant venir leur famille ont, eux, généré 49 000 titres.

Pour les visas, une baisse de 3,8% a été enregistrée. Selon le ministère de l'Intérieur, il faut voir là avant tout «l'effet des attentats» qui «a pesé sur le choix d'un certain nombre de visiteurs».

Du côté des expulsions d'étrangers en situation irrégulière, le ministère de l'Intérieur met en avant les retours forcés (hors Union européenne), jugés «les plus représentatifs», et qui ont baissé de 2,3% à 6 200 personnes. 

Le total des éloignements non aidés (qui inclut aussi les Européens, ou les personnes déjà enregistrées dans un autre pays par exemple) a reculé de 16,3%, à 13 000 environ. «Cela ne traduit pas un relâchement, mais s'inscrit dans un contexte de rétablissement des contrôles aux frontières», qui s'est traduit par «45 000 non-admissions de plus», a fait valoir la place Beauvau. 

Pour la première fois également, la DGEF a communiqué le total des demandes enregistrées en préfecture, première étape de la procédure d'asile, et qui s'élevaient à 97 300 l'an dernier (ce qui porte la hausse à 20%). Parmi elles, 22 500 provenaient de personnes déjà enregistrées ailleurs en Europe, où elles devraient normalement déposer leur dossier au titre du règlement européen sur la protection des droits des réfugiés «Dublin III», notamment l'Allemagne. 

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