«L’unité nationale commande une autre politique d’immigration», a affirmé François Fillon, lors d'un meeting niçois le mercredi 11 janvier. «La France doit non seulement lutter contre l’immigration illégale mais elle doit aussi réduire son immigration légale au strict minimum» car, selon l'ex-Premier ministre, «il ne faut pas céder aux injonctions de la bien-pensance, qui nous adresse toujours le même message, qui se veut angélique et qui est en réalité inconscient : liberté pour les migrants et honte aux frontières».
«La France est généreuse mais elle n’est pas une mosaïque et un territoire sans limites», a-t-il poursuivi avant d'ajouter : «C’est une nation, en droit de choisir qui peut la rejoindre, en droit aussi d’exiger des étrangers qu’ils se plient à ses règles et à ses coutumes.»
«Il existe chez nous, depuis la chrétienté, une tradition de l’hospitalité pour les victimes de persécutions politiques», a-t-il argué, mais ces traditions d’ouverture, selon lui, doivent être raisonnables et raisonnées. «Nous comptons 6 millions de chômeurs et près de 9 millions de pauvres. Dans ce contexte, l’immigration doit être fermement contrôlée et réduite au minimum», a-t-il insisté.
Reconstruire le système de l’asile pour mettre fin à tous les abus
Pour cela, François Fillon entend reconstruire le système de l’asile afin de mettre fin aux abus : «Obligation sera faite aux demandeurs de former leur demande dans un délai de 15 jours après l’entrée sur notre territoire [...] la durée maximale d’examen d’une demande d’asile devra être limitée à 120 jours au total, voies d’appel comprises.»
Les demandeurs seront placés en rétention administrative pendant l’examen de leur demande, pour une durée maximale qui sera portée de 45 à 180 jours. En cas de rejet définitif, les demandeurs devront «impérativement être éloignés du territoire».
Coopérer avec les pays de départ des migrants
Le candidat Les Républicains (LR) à l'élection présidentielle veut que «la coopération des pays d’origine à notre politique d’immigration soit une condition de l’aide au développement que nous leur versons et du nombre de visas que nous délivrons à leurs ressortissants. Il s’agit d’assurer une forme de réciprocité pour faire respecter notre souveraineté».
«En revanche, je ne crois pas moralement possible de limiter le droit à la scolarisation des enfants d’immigrés clandestins. Les enfants ne sont pas responsables. C’est l’honneur de la République que d’assurer cette scolarisation», a-t-il affirmé.
Réformer les accords de Schengen
Le candidat de la droite, qui s'était rendu dans l'après-midi à la frontière franco-italienne, où régulièrement des migrants tentent d'entrer en France, a réaffirmé qu'il fallait réformer les accords de Schengen.
«Dans le contexte de guerre contre le totalitarisme islamique, tant que les frontières de l’Europe ne seront pas protégées par nos partenaires, la France rétablira durablement de vrais contrôles à ses frontières nationales. Ici à Nice, cet engagement prend tout son sens», a-t-il ajouté, allusion à l'attentat terroriste du 14 juillet dernier, qui avait fait 86 morts.
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